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dessus de sa tête : elle servait, comme le dit Horace, d'épouvantail aux<br />
oiseaux 173 .<br />
107<br />
Tel est le portrait de cette divinité, dont, en Italie, on plaçait<br />
l’idole tutélaire dans les vignes, dans les vergers, et surtout dans les<br />
jardins.<br />
On voyait souvent cette idole, avec ses attributs indécents, placée<br />
sur les chemins : c’est alors que Priape était confondu avec Mercure et<br />
le dieu Terme. Scaliger dit avoir vu un pareil Terme dont le Phallus<br />
servait <strong>à</strong> indiquer le chemin. Cet Hermès phallique se trouvait <strong>à</strong> Rome<br />
dans le palais d’un cardinal 174 .<br />
Le lieu où était placé le Terme, l’addition ou l’absence du Phallus<br />
sur ce Terme, en bois ou en pierre, formaient la seule différence qui<br />
existe entre les divinités Mercure, Pan, Priape, etc.<br />
Le Phallus, ajouté <strong>à</strong> une borne itinéraire devait préserver les<br />
voyageurs d’accidents, tout comme le Phallus ajouté <strong>à</strong> un tronc d’arbre<br />
devait détourner des champs voisins des accidents nuisibles aux<br />
récoltes. C’était l’opinion constante des anciens, et la cause unique de<br />
l’érection d’un si grand nombre d’idoles du dieu Priape.<br />
Ces fêtes étaient nommées Priapées, ainsi que les vers qu’on<br />
chantait <strong>à</strong> sa louange. Elles rappelaient, <strong>à</strong> certains égards, les Pamylies<br />
des Égyptiens et les Phallophories de Grecs. Plusieurs monuments<br />
antiques, conservés jusqu’<strong>à</strong> nos jours, présentent les détails de ces<br />
orgies, souvent fort indécentes. Parmi ceux que Boissart a fait graver, il<br />
se trouve un bas-relief qui offre le tableau de la principale fête de ce<br />
dieu :ce sont des femmes qui y figurent comme ministres de ce culte.<br />
173Ast importunas volucres in vertice arundo<br />
Terret fixa …<br />
(Horace, satire VIII, liv.I, vers5.)<br />
174Cette attribution du dieu Priape sur les chemins est indiquée par la pièce 29 des Priapées :<br />
Falce minax, et parte tui majore, Priape,<br />
Ad fontem, quœso, dic mihi, qua sit iler ?<br />
Voyez le Commentaire de Joseph Scaliger sur cette pièce. (Priapeia, p. 141.)