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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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La linguistique contrastive se divise en trois domaines :<br />

1) la génétique <strong>de</strong>s langues<br />

2) la typologie <strong>de</strong>s langues<br />

3) l’étaiement d’une linguistique appliquée : la didactique <strong>de</strong>s langues, la linguistique <strong>de</strong><br />

contact, la traductologie.<br />

1) La linguistique contrastive, mise au service <strong>de</strong> la génétique <strong>de</strong>s langues, a une orientation<br />

diachronique. Ce type d’étu<strong>de</strong>s est né en Allemagne aux 18 ème et 19 ème siècles et avait alors<br />

pour objectif <strong>de</strong> répondre à la question <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s langues et <strong>de</strong> reconstruire la languemère.<br />

Les termes <strong>de</strong> vergleichen<strong>de</strong> Philologie, komparatistische Philologie, Komparatistik<br />

(Althaus et al. 1980), grammaire comparée et comparatisme (Ducrot et Schaeffer 1995),<br />

désignent plus spécialement la linguistique contrastive <strong>de</strong> cette époque.<br />

2) La linguistique typologiste a pour but d’établir une typologie <strong>de</strong>s langues sur la base<br />

d’universaux <strong>de</strong> langage. Elle a formulé <strong>de</strong>ux thèses principales, la thèse universaliste et la<br />

thèse relativiste. La thèse universaliste postule l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s désignés à travers la différence<br />

<strong>de</strong>s langues, et avec elle l’existence d’universaux et la comparabilité. La thèse relativiste, ou<br />

thèse <strong>de</strong> Sapir-Whorf, postule une forte interdépendance entre la pensée, la création du sens,<br />

et la langue, et a pour conséquence <strong>de</strong> fragiliser l’universalité <strong>de</strong>s notions linguistiques,<br />

pouvant aller jusqu’à la remettre fondamentalement en cause. Selon cette thèse, l’expérience<br />

du mon<strong>de</strong>, différente selon les cultures, opère un découpage linguistique particulier qui en<br />

retour conditionne les locuteurs d’une communauté linguistique et les amène à observer le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> façon particulière. Poussée à ses extrêmes, cette thèse qui affirme la spécificité<br />

irréductible <strong>de</strong> chaque langue et l’existence <strong>de</strong> Weltanschauungen uniques priverait le<br />

linguiste <strong>de</strong> tertium comparationis et réduirait, par conséquent, la traduction à une<br />

approximation, puisque chaque communauté serait enfermée dans une situation d’autisme<br />

linguistique.<br />

Les critiques montrant les limites <strong>de</strong> la thèse relativiste ont d’une part rappelé que la pensée<br />

n’est pas en corrélation stricte avec le sens lexical (Benveniste 1966 : 73-74 ; Jakobson<br />

2003a : 81). On emploie ainsi le mot <strong>de</strong> Walfisch tout en sachant que la baleine n’est pas un<br />

poisson. Les critiques ont également relativisé le postulat d’i<strong>de</strong>ntité entre une communauté et<br />

une langue, en rendant attentif aux multiples variations au sein d’une langue.<br />

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