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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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kenne ? ». Selon nous, l’énoncé est un DIL. « S’il connaissait la jeune comtesse ? » est un<br />

écho prononcé par le personnage aux questions formulées par son interlocuteur, représenté<br />

au mo<strong>de</strong> indirect par le narrateur. Dans l’énoncé au DIL, si est la reproduction d’un item<br />

supposé issu du mo<strong>de</strong> direct. Le dialogue au mo<strong>de</strong> direct, celui du <strong>de</strong>uxième plan<br />

d’énonciation, serait :<br />

- Le comte Mancelli se trouve maintenant sur le littoral, n’est-ce pas ?<br />

- Le comte Mancelli se trouve sur le littoral ? Je n’en ai pas entendu parler. D’ailleurs, je ne l’ai pas vu<br />

<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> six mois.<br />

- Et la jeune comtesse, la connais-tu ?<br />

- Si je connais la jeune comtesse ? Aucunement. Ma mère et moi avons reçu un faire part du mariage<br />

comme toutes les relations du comte.<br />

Au niveau du <strong>de</strong>uxième plan d’énonciation, le personnage emploie un DI elliptique : « Si je<br />

connais la jeune comtesse » qui se comprend comme la variante avec ellipse du verbe<br />

introducteur <strong>de</strong> l’énoncé suivant : « Tu me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s si je connais la jeune comtesse ? ». La<br />

conjonction si est une conjonction employée au <strong>de</strong>uxième niveau d’énonciation et n’est pas<br />

une marque <strong>de</strong> subordination <strong>de</strong> discours rapporté au premier niveau d’énonciation.<br />

La <strong>de</strong>uxième occurrence appelle une autre analyse :<br />

(149) Et puis on nous a fait <strong>de</strong> la formation politique : que les bouddhistes sont les ennemis <strong>de</strong> notre race<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux mille ans ... que les Tamouls, donc les hindouistes, ont droit à l’autodétermination ...<br />

qu’il est juste <strong>de</strong> mourir pour cela ... que c’est un moyen, aussi, d’aller plus vite au ciel, en<br />

raccourcissant la chaîne <strong>de</strong>s réincarnations - short cut to Nirvana ! une offran<strong>de</strong> qui permet <strong>de</strong> renaître<br />

dans le corps d’une femme <strong>de</strong> haute caste ! ... J’ai cru tout cela. On me le répétait tellement que j’ai<br />

fini par le croire. (Lévy, Les Damnés <strong>de</strong> la guerre : 46)<br />

Dans ce texte, le DI (<strong>de</strong> « que les bouddhistes » à « la chaîne <strong>de</strong>s réincarnations ») est<br />

inhabituel. Deux discours narrativisés l’encadrent, « on nous a fait <strong>de</strong> la formation<br />

politique », qui est la reformulation du DI et fonctionne comme signal d’ouverture et « on<br />

me le répétait tellement », qui le clôt. Dans son fonctionnement énonciatif, ce DI elliptique<br />

comporte les traits caractéristiques <strong>de</strong> l’EIR et semblerait mettre à mal l’affirmation selon<br />

laquelle l’EIR est un genre spécifique <strong>de</strong> l’allemand.<br />

La valeur discursive est toutefois divergente et ne permet pas d’assimiler les constructions<br />

alleman<strong>de</strong>s et françaises. Dans un texte informatif comme l’est celui-ci, l’EIR est en<br />

allemand entièrement usuel ; en revanche, la construction française est singulière et produit<br />

un effet particulier. Le discours rapporté, amputé <strong>de</strong> tout élément décrivant l’acte qu’il<br />

accompagne, se réduit aux paroles rapportées, ce qui permet <strong>de</strong> mieux le représenter comme<br />

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