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L’auteur de la deuxième traduction choisit un einführungslose indirekte Rede à la place de
l’erlebte Rede :
Dann ist er auf Raymonds Geschichte zu sprechen gekommen. Ich fand, daß seine Art, die Ereignisse
zu sehen, ziemlich klar war. Was er sagte, war plausibel. Ich hätte den Brief in Übereinstimmung
mit Raymond geschrieben, um dessen Geliebte anzulocken und sie den Mißhandlungen eines
Mannes von „zweifelhafter Moral“ auszusetzen. Ich hätte am Strand Raymonds Gegner
provoziert. Raymond wäre verletzt worden. Ich hätte seinen Revolver verlangt. Ich wäre allein
zurückgekehrt, um mich seiner zu bedienen. Ich hätte den Araber niedergeschossen, wie ich es
geplant hätte. Ich hätte gewartet. Und „um sicherzugehen, daß die Arbeit ordentlich erledigt
war“, hätte ich noch vier Kugeln verschossen, bedächtig, auf sichere Schußweite, gewissermaßen
mit Überlegung.
„So, meine Herren“, hat der Ankläger gesagt. „Ich habe Ihnen den Lauf der Ereignisse vor Augen
geführt, der diesen Mann dazu gebracht hat, im vollen Bewußtsein seines Tuns zu töten. [...]“.
(Aumüller : 116-118)
La traduction d’Aumüller par un EIR pose tout d’abord la question de la valeur du
Konjunktiv II : est-il simplement une forme de substitution au Konjunktiv I (thèse discursive)
ou est-il employé pour le trait modal de mise en doute (thèse sémantique) ? Le Konjunktiv II
est ici probablement un Konjunktiv de remplacement employé pour des raisons diaphasiques.
La variété au Konjunktiv II est celle des situations de discours standards et orales, tandis que
celle au Konjunktiv I relève des usages soignés et écrits. La variante au Konjunktiv II
convient donc bien au texte de L’Etranger et à son écriture simple et informelle du
quotidien.
Les significations différentes de l’EIR et de l’ER aboutissent à des effets de sens
passablement éloignés. En adoptant comme tertium comparationis la prise en charge du DR,
la première traduction est celle qui est la plus équivalente. Il est important de garder un
discours qui produise un effet si étrange, celui d’un homme qui relate des propos qui lui sont
fatals - à ce stade dont il sait au moins qu’ils lui sont néfastes - sans chercher à s’en
distancier. La bivocalité du DIL est ici au service de la peinture d’un homme qui accepte que
l’on dresse de lui le portrait d’un homme condamnable. La comparaison avec des énoncés
modalisés par selon N confirme par contraste l’effet de coénonciation du DIL :
(203) Mais il a été beaucoup plus long que lorsqu’il parlait de mon crime, si long même que, finalement, je
n’ai plus senti que la chaleur de cette matinée. Jusqu’au moment, du moins, où l’avocat général s’est
arrêté et après un moment de silence, a repris d’une voix très basse et très pénétrée : « Cette même
cour, messieurs, va juger demain le plus abominable des forfaits : le meurtre d’un père. » Selon lui,
l’imagination reculait devant cet atroce attentat. Il osait espérer que la justice des hommes punirait
sans faiblesse. (Camus, L’Etranger : 1195)
Dans le DR au DIL, l’erzählendes Ich rapporte sans sourciller le réquisitoire qu’a formulé la
justice, dans le passé, sur l’erlebendes Ich. La nouvelle traduction par un EIR a
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