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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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(132) Le len<strong>de</strong>main fut, pour Emma, une journée funèbre. (Flaubert, Madame Bovary, cité par Kurt<br />

1999 : 521)<br />

• La théorisation du DIL<br />

Le troisième argument est alimenté par la théorisation du DIL et se rencontre chez Plénat<br />

(1979 : 136), qui plai<strong>de</strong> pour « une extension <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> SIL » au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s « limites <strong>de</strong><br />

la conscience réfléchie [...]. », extension que seule empêcherait <strong>de</strong> formuler « la croyance<br />

que ce type <strong>de</strong> discours ne peut que reproduire un discours original » ainsi que la confusion<br />

entre l’énonciation et la prononciation. L’auteur propose d’intégrer à la définition du<br />

discours rapporté, outre les énoncés émanant d’une énonciation datée, d’un événement <strong>de</strong><br />

parole, ceux qui reflètent une position ou une croyance d’un énonciateur. Plénat ne propose à<br />

l’appui <strong>de</strong> sa thèse aucun énoncé authentique <strong>de</strong> discours indirect libre au passé simple, mais<br />

seulement les exemples construits suivants :<br />

Longtemps, Noam excusa Zellig d’aimer les pommes <strong>de</strong> terre au lard ; tous les goûts n’étaient-ils pas<br />

dans la Nature ? Mais après cette indigestion mémorable, il changea d’avis, et la Nature ne permit<br />

plus d’aimer les pommes <strong>de</strong> terre au lard. / et Zellig <strong>de</strong>vint le plus éhonté <strong>de</strong>s gloutons. / et la<br />

passion <strong>de</strong> Zellig <strong>de</strong>meura excusable (exemples <strong>de</strong> Plénat 1979 : 126ss).<br />

Les arguments exposés en faveur du discours indirect libre au passé simple révèlent<br />

indubitablement un dédoublement <strong>de</strong>s énonciateurs dans les énoncés en question. Les<br />

arguments opposés (Lerch 1914 ; Lips 1926 ; Steinberg 1971 : 23-26 ; Pérennec 1984 ;<br />

Vuillaume 1990 : 48 ; Vuillaume 1996 : 58-62 ; Vuillaume 1998 ; Mellet 2000) sont <strong>de</strong><br />

nature et <strong>de</strong> portée variées, et concernent l’emploi <strong>de</strong>s temps, la substitution <strong>de</strong> l’imparfait<br />

par le passé simple, la portée du DIL et enfin les valeurs <strong>de</strong> l’imparfait.<br />

<br />

Les arguments opposés au discours indirect libre au passé simple<br />

• L’emploi <strong>de</strong>s temps<br />

Selon E. Lerch (1914), le DIL ne peut s’écrire qu’à l’imparfait. Son affirmation repose sur<br />

l’observation <strong>de</strong>s emplois habituels du couple imparfait / passé simple dans les romans,<br />

l’imparfait servant à décrire <strong>de</strong>s états, le passé simple à faire progresser l’action. Dès lors, la<br />

représentation <strong>de</strong> paroles ou <strong>de</strong> pensées, qui n’est pas <strong>de</strong>stinée à faire progresser la narration,<br />

adopterait le temps <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription. Steinberg (1971 : 23-26) se fon<strong>de</strong> également sur la<br />

fréquence <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> l’imparfait pour conclure que le passé simple ne sert pas à exprimer<br />

le DIL. La faiblesse <strong>de</strong> ce type d’argument est <strong>de</strong> reposer sur la fréquence d’un fait dans un<br />

corpus donné pour expliquer ce fait.<br />

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