29.12.2013 Views

Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

5.1.2 L’intégration <strong>de</strong> la subjectivité <strong>de</strong> l’énonciateur second<br />

La présence <strong>de</strong> l’énonciateur second est décelable à trois niveaux :<br />

- soit au niveau du contenu propositionnel ;<br />

- soit au niveau du signifiant, lorsque les indices sont dialectaux ou sociolectaux<br />

- soit ils relèvent <strong>de</strong> l’énonciation en tant que telle (déictiques, exclamation, particules<br />

<strong>de</strong> discours, faits <strong>de</strong> linéarisation, …)<br />

L’échelle d’acceptabilité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers types d’indices n’est pas la même en allemand et<br />

en français, comme l’a relevé Gather (1994 : 533) : l’indirekte Re<strong>de</strong> connaît <strong>de</strong>ux variantes,<br />

dont celle sans conjonction <strong>de</strong> subordination est plus perméable à la subjectivité <strong>de</strong><br />

l’énonciateur second, tandis que le français ne connaît qu’un type <strong>de</strong> discours indirect.<br />

L’asymétrie dans l’acceptabilité <strong>de</strong>s marques <strong>de</strong> subjectivité place les traducteurs du français<br />

<strong>de</strong>vant un choix entre <strong>de</strong>ux variantes. L’extrait suivant est tiré <strong>de</strong> Nana <strong>de</strong> Zola :<br />

(126) Madame Lerat, ayant lâché un mot rai<strong>de</strong>, elle cria que, nom <strong>de</strong> Dieu ! elle n’autorisait personne, pas<br />

même sa tante, à dire <strong>de</strong>s saletés en sa présence. (Zola, Nana, cité par Gather 1994 : 533).<br />

Le traducteur a le choix entre un indirekte Re<strong>de</strong> sans conjonction <strong>de</strong> subordination (c’est<br />

l’alternative retenue), et un indirekte Re<strong>de</strong> avec conjonction, pour rendre le discours indirect<br />

très marqué du texte français.<br />

Als Madame Lerat ein <strong>de</strong>rbes Wort entfahren war, schrie sie, niemand, hol’s <strong>de</strong>r Teufel, habe das<br />

Recht, in ihrer Gegenwart Schweinereien zu re<strong>de</strong>n, nicht einmal ihre Tante! (Widmer : 234)<br />

Als Madame Lerat ein <strong>de</strong>rbes Wort entfahren war, schrie sie, dass niemand, hol’s <strong>de</strong>r Teufel, das<br />

Recht habe, in ihrer Gegenwart Schweinereien zu re<strong>de</strong>n, nicht einmal ihre Tante!<br />

La différence syntaxique générale se double d’une différence portant sur certains indices <strong>de</strong><br />

subjectivité. Les particules et adverbes du discours <strong>de</strong> l’allemand (« mots <strong>de</strong> la<br />

communication », « kommunikative Funktionswörter », Métrich 1997 : 143) sont<br />

particulièrement difficiles à traduire dans une subordonnée française 140 :<br />

[…] leur insertion est globalement moins courante et moins aisée en français qu’en allemand. Les mdc<br />

étant <strong>de</strong>s marques <strong>de</strong> l’activité d’énonciation, tout se passe comme si l’allemand pouvait plus<br />

facilement que le français conserver ces marques à <strong>de</strong>s niveaux hiérarchiques inférieurs à celui <strong>de</strong><br />

l’énoncé global. (Métrich 1997 : 158-159)<br />

140 La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la communication est un sujet déjà abondamment étudié, mais les analyses<br />

traductologiques restent à développer (Métrich 2003).<br />

- 146 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!