Le répertoire musical de la confrérie religieuse al ... - E-Corpus

101qui est la hadhra, et qui donne d'ailleurs son nom à tout le rassemblement dela soirée.La hadhra est animée par le chant de quatre nûbât (plur. de nûba). Lapremière étant calme et sereine, elle n'est pas accompagnée de danse. A ladeuxième nûba, les danseurs se lèvent et se préparent à la danse en s'alignantdevant l'orchestre, le rythme devient alors vif, et la musique plus intense; ladanse sur cette nûba est collective et très organisée, elle apprête les danseurspour atteindre une certaine concentration, indispensable pour entamer latroisième nûba. C'est à ce moment là que commence la danse spécifique à latarîqa `Îssâwiyya, qui est assez spectaculaire, où les danseurs entrent un à unen transe. Ils se détachent les uns des autres et la danse devient alorsindividuelle. Chaque danseur, se laissant aller avec le rythme qui devientencore plus vif et plus accéléré, et la musique plus intense, incarne le rôle qu'ila choisi. On assiste alors à de tumultueuses exhibitions: certains mangent desscorpions vivants, d'autres prennent des morceaux de verre et des clous qu'ilsmâchent avec jouissance et qu'ils avalent, ou encore d'autres les torses nues, seroulent en tous sens sur des souches de cactus qu'on avait préparé à cet usage.Slayem DÂWED un ancien adepte de la tarîqa `Îssâwiyya, lui-même étaitharbâwî (il se transperçait le corps avec une harba : baïonnette), qu'on ainterrogé au sujet de ces pratiques, affirme que ces danseurs n'arrivaient à fairecela qu'en état de transe, en joignant leurs esprits à celui de Sîdî BEN `ISSA, le