Le répertoire musical de la confrérie religieuse al ... - E-Corpus

335milieux ruraux, et parfaitement adaptée aux formes mélodiques des nûbât.Cet instrument n’a pas tardé depuis à faire irruption dans presque toutes leszawâyâ des confréries religieuses en Tunisie pour devenir essentiel etincontournable pour l’exécution de la musique soufi. Il est même devenu unsymbole, et le pilier d’un orchestre constitué d’instruments de percussion, enl’occurrence des bendîr et des darbûka. Ce mini orchestre a sans aucun doutedonné du charme à la musique soufi et plus d’impact sur l’auditoire.Cette innovation dans l’exécution d’un art musical à caractèreessentiellement religieux, a été inévitable, compte tenu de l’importance durôle qu’a la musique dans les pratiques des adeptes de la confrérie, unemusique dont la force a toujours été mise au service de la foi ; et qui, commel’affirme REINAHARD, « doit aider les hommes à se plonger dans un étatd'âme surhumain, surnaturel et divin. Cela peut signifier [ ] renonciation,extase jusqu'à l'oubli de soi et dépassement de tout élément charnel » (170) ; etil n’y a pas plus efficace que des instruments rythmiques à vibrations et desinstruments mélodiques à sonorité forte et aigu pour parvenir à ces fins etgagner un large auditoire sensible à tout phénomène nouveau. Le succès qu’aconnu l’interprétation des chants avec un accompagnement instrumental dansla zâwiya de sîdî Abû-l-Hassan al KARRÂY a été tel, qu’on a dû constituer audébut du XX èmesiècle, un autre orchestre avec l’harmonium commeinstrument principal.(170) REINHARD (Ursula et Kurt), Musique de Turquie, op. cit., p.165.