Le répertoire musical de la confrérie religieuse al ... - E-Corpus

98puisque le shaykh Ben `ÎSS était l'élève du shaykh Abî `Abbâss Ahmad ben`Umar al-HÂRITHÎ, disciple du shaykh Muhammad al-JAZÛLÎ, le fondateurde la tarîqa Jazûliyya, qui lui a apprit les traditions soufies (100).Au début, les pratiques de la `Îssâwiyya n'étaient pas très compliquéesni aliénantes, elles se limitaient à des panégyriques et des prières préconiséespar le shaykh fondateur. Par la suite, les adeptes ont déviés leur tarîqa de saconception originelle. Ils ont introduits des pratiques fakiristes qui demandentdes exercices corporels violents tels que danser et marcher sur des braises,mâcher et avaler des clous et des morceaux de verre, manger des scorpionsvivants, transpercer le corps avec de grosses aiguilles ou des épées, etc.Bien que ses pratiques soient condamnées par l'orthodoxie musulmane,La confrérie `Îssâwiyya, devenue très populaire au Maroc, a franchi lesfrontières et s'est propagée dans tout le Maghreb. Elle est connue en Tunisiedepuis le début du XVIII ème siècle, et devenue la confrérie la plus puissante etla plus répandue en Tunisie (on comptait 125 zâwiya en 1887 dans tout lepays) (101). En 1796, le shaykh Muhammad ben Muhammad as-SIÂl a fondéla première zâwiya de la tarîqa `Issâwiyya à Sfax, et devant le nombrecroissant des adeptes sfaxiens, les zawâyâ se sont multipliées pour atteindre lenombre de douze en 1887, et dix-sept en 1925 (102).(100) MAKHLOUF (Mohamed), Ibid., p.264.(101) KASRÂWI (al-Azhar), "at-Turuq aç-çûfiyya bi çafâqus", (Les confréries religieuses à Sfax),Mémoire de C.A.R., Faculté des sciences humaines, Tunis, 1985.(102) KASRÂWI (al-Azhar), op.cit., p. 193.