Le répertoire musical de la confrérie religieuse al ... - E-Corpus

102saint fondateur de la tarîqa qui leurs donnait le pouvoir d'affronter cesépreuves sans avoir mal et sans le moindre incident.Pendant la quatrième nûba, la dernière de la hadhra `Îssâwiyya, onassiste à une scène encore plus spectaculaire et un phénomène très étrange.Cette nûba est en fait une pièce instrumentale dont l'exécution est très forte,les musiciens jouent de leurs instruments le plus fort possible sur un rythmetrès accéléré pour amener les danseurs au sommet de leur état de ravissementet d'ivresse. D'ailleurs cette phase de la hadhra s'appelle mukhammra (quivient du terme khamra : vin, et qu'on pourrait traduire par : "la phase qui faitaccéder à l'ivresse sacrée". Dans cette phase, les danseurs sont donc au plusfort de leur transe. Ils se déchaînent de l'esprit de leur grand shaykh, etincarnent les esprits des animaux qui imitent leurs faits et gestes sous lecontrôle du Shâwish qui reste attentif et prêt à intervenir car les danseursdeviennent aussi dangereux que les animaux qu'ils incarnent. A la fin de cettenûba, les danseurs reprennent conscience sous l'ordre de leur Shâwish, et ainsise termine la hadhra `Îssâwiyya qui a dévié de la conception originelle qui luiavait donné naissance, et qui n'a gardé de la mystique du fondateur de la tarîqaqu'un rituel édulcoré, voire totalement déformé et en contradiction flagranteavec la pureté de l'Islam.3.2.3 - La QâdriyyaElle doit son nom à Sîdî `Abdelqâdir aj-JÎLÂNÎ (1077-1166), un des`ulamâ' (sing. `âlim : savant, docteur), les plus célèbres de son époque. "Il ne