Le répertoire musical de la confrérie religieuse al ... - E-Corpus

108Il est à remarquer que cette formation musicale est toujours sollicitéedans le seul but de satisfaire au désir de danser sur les rythmes excitants de lamusique de la hadhra. C'est pourquoi les musiciens choisissent les nûbât khfêf(légères) (112) des différentes turuq de la région qui se caractérisent par leursrythmes vifs et leurs mélodies simples. Rappelons ici que ces formationsmusicales n'ont pas un répertoire bien déterminé qui appartient à une tarîqaprécise, puisque le but de cette musique est loin d'être mystique ou religieux.C'est juste le rythme vif et son exécution incitants à la danse qui sont appréciéset demandés en négligeant totalement les paroles de ces nûbât qui sontdestinées tantôt à un saint tantôt à un autre. Sur ce sujet SIALA confirme que"Bien que les paroles des nûbât soient destinées à la gloire de Dieu, duProphète et des saints et marabouts, leur impact sur les auditeurs est faibledevant celui du rythme et de la danse. Ceux-ci restent les plus importantsfacteurs pour lesquels ce genre de musique fut adopté pour participer àl'animation des cérémonies de réjouissance de la vie des sfaxiens." (113)Il est donc clair que, de nos jours, la hadhra n'est plus considéréecomme une musique de confrérie, probablement parce que la nouvellegénération n'a pas vécu l'époque des confréries religieuses. Pour les jeunesauditeurs, elle ne diffère des autres types de musique qu'ils consomment quepar la vivacité et la force de l'exécution de ses rythmes, qui s'ajoutent à(112) Mis à part les premières pièces de la soirée qui doivent avoir un rythme assez lent juste pourmettre les auditeurs dans l'ambiance.(113) SIALA (Mourad), op.cit., p.128.