statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA
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182 7. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dépendance à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s copules<br />
années <strong>et</strong> semble prom<strong>et</strong>teuse aussi bien d’un point <strong>de</strong> vue pr<strong>at</strong>ique que théorique. En eff<strong>et</strong>, sur le plan<br />
pr<strong>at</strong>ique, la dépendance entre les actifs est l’un <strong>de</strong>s piliers <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s risques, puisque c’est <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dépendance que va découler la str<strong>at</strong>égie <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> à m<strong>et</strong>tre en œuvre selon que l’on souhaite<br />
diversifier les risques en les agrégeant sous forme <strong>de</strong> <strong>portefeuille</strong>s, ou bien que l’on déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> couvrir<br />
ces risques à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits dérivés, ou enfin que l’on choisisse <strong>de</strong> les titriser, c’est-à-dire les m<strong>et</strong>tre<br />
sur le marché, ce qui revient à les cé<strong>de</strong>r à une tierce partie. Or, l’apport <strong>de</strong>s copules est <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre une<br />
meilleure compréhension <strong>et</strong> quantific<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction entre actifs par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influence<br />
<strong>de</strong> diverses structures <strong>de</strong> dépendance entre les multiples sources <strong>de</strong> risques. Les exemples d’applic<strong>at</strong>ions<br />
sont nombreux, aussi bien en finance 3 que dans d’autres domaines tels que l’assurance 4 .<br />
Sur le plan théorique, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dépendance entre actifs est fondamentale car elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> son<strong>de</strong>r<br />
la structure sous-jacente <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> marché. En eff<strong>et</strong>, il est très raisonnable <strong>de</strong> penser que la<br />
dépendance entre actifs résulte, du moins en partie 5 , <strong>de</strong> l’interaction entre les agents agissant sur ces<br />
marchés. De part les positions qu’ils prennent, ceux-ci sont responsables <strong>de</strong> l’évolution individuelle<br />
(en fait, <strong>de</strong>s fluctu<strong>at</strong>ions) <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s actifs, mais aussi <strong>de</strong> part les choix qu’ils opèrent - vendant ou<br />
ach<strong>et</strong>ant tel titre plutôt que tel autre - ils créent <strong>de</strong> la dépendance entre ces actifs. Donc, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />
dépendance entre actifs doit perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> compléter la compréhension <strong>de</strong>s mécanismes en jeu sur les<br />
marchés financiers <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> mieux saisir les interactions entre les agents. Elle doit aussi amener à<br />
cerner les paramètres macroscopiques auxquels les agents sont sensibles.<br />
Avant d’entrer dans le vif du suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> faire tout d’abord quelques rappels sur la notion <strong>de</strong> copule <strong>et</strong><br />
quelques unes <strong>de</strong> leurs propriétés fondamentales, puis <strong>de</strong> présenter certaines familles <strong>de</strong> copules dont<br />
nous aurons à nous servir par la suite, <strong>et</strong> enfin d’en venir aux résult<strong>at</strong>s empiriques que nous avons pu<br />
obtenir sur la dépendance entre actifs financiers, nous souhaitons préciser une hypothèse importante sur<br />
laquelle nous nous appuierons dans la suite. En eff<strong>et</strong>, nous avons affirmé qu’il était n<strong>at</strong>urel <strong>de</strong> découpler<br />
l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dépendance sp<strong>at</strong>iale <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la dépendance temporelle. Or, pour <strong>de</strong>meurer dans un cadre<br />
complètement général, il convient <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l’esprit que la dépendance entre <strong>de</strong>ux actifs peut tout<br />
à fait évoluer au cours du temps, elle n’a aucune raison <strong>de</strong> rester constante (P<strong>at</strong>ton 2001, Rockinger <strong>et</strong><br />
Jon<strong>de</strong>au 2001), donc il conviendrait aussi d’étudier sa dynamique. Cela dit, dans un cadre aussi vaste, une<br />
étu<strong>de</strong> aussi bien empirique que théorique <strong>de</strong>vient extrêmement délic<strong>at</strong>e. C’est pourquoi nous avons choisi<br />
<strong>de</strong> faire une hypothèse simplific<strong>at</strong>rice en considérerant que la dépendance temporelle est entièrement<br />
capturée par l’évolution marginale <strong>de</strong> chaque actif <strong>et</strong> donc que leurs propriétés <strong>de</strong> dépendance sp<strong>at</strong>iale<br />
<strong>de</strong>meurent les mêmes à tout instant.<br />
7.1 Les copules<br />
Nous allons exposer brièvement dans ce paragraphe les propriétés principales <strong>de</strong>s copules. Pour une<br />
présent<strong>at</strong>ion complète du suj<strong>et</strong> le lecteur est invité à se référer aux ouvrages <strong>de</strong> Joe (1997) <strong>et</strong> Nelsen<br />
(1998) notamment <strong>et</strong> aux articles <strong>de</strong> revues <strong>de</strong> Frees <strong>et</strong> Val<strong>de</strong>z (1998) ou Bouyé, Durrleman, Nikeghbali,<br />
Riboul<strong>et</strong> <strong>et</strong> Roncalli (2000) pour une présent<strong>at</strong>ion plus orientée vers les applic<strong>at</strong>ions financières <strong>et</strong><br />
3<br />
Voir notamment Embrechts, Hoeing <strong>et</strong> Juri (2001) pour les conséquences sur le calcul <strong>de</strong> VaR <strong>et</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>portefeuille</strong> ou<br />
encore Cherubini <strong>et</strong> Luciano (2000) <strong>et</strong> Coutant, Durrleman, Rapuch <strong>et</strong> Roncalli (2001) pour une applic<strong>at</strong>ion au calcul d’options<br />
<strong>et</strong> Frey <strong>et</strong> McNeil (2001), Frey, McNeil <strong>et</strong> Nyfeler (2001) pour ce qui est du risque <strong>de</strong> crédit.<br />
4<br />
Voir notamment Frees <strong>et</strong> Val<strong>de</strong>z (1998), Val<strong>de</strong>z (2001), ou Coss<strong>et</strong>te, Gaillard<strong>et</strong>z, Marceau <strong>et</strong> Rioux (2002) pour certaines<br />
applic<strong>at</strong>ions<br />
5<br />
Bien évi<strong>de</strong>mment, la dépendance observée entre différents actifs n’a pas pour seule <strong>et</strong> unique source l’action <strong>de</strong>s agents<br />
économiques sur les marchés financiers. Les facteurs macroéconomiques jouent aussi un rôle important en ce qui concerne<br />
c<strong>et</strong>te dépendance, qui est par exemple d’autant plus forte que les actifs considérés appartiennent au même secteur économique<br />
<strong>et</strong> sont donc <strong>de</strong> ce fait sensibles aux mêmes variables, aux mêmes évolutions <strong>de</strong> l’environnement économique.