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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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10.2. Les mesures <strong>de</strong> risque cohérentes 355<br />

où 0 ≤ a ≤ 1 <strong>et</strong><br />

σp = (E [max{(E[X] − X) p , 0}]) 1/p<br />

(10.25)<br />

est le semi-moment centré (inférieur) d’ordre p, est une mesure cohérente <strong>de</strong> risque. Plus généralement,<br />

du fait que toute somme convexe <strong>de</strong> mesures cohérentes <strong>de</strong> risque est une mesure cohérente <strong>de</strong> risque, la<br />

mesure<br />

∞<br />

ρ(X) = −E[X] + ap · σp, (10.26)<br />

avec<br />

est cohérente.<br />

∞<br />

p=1<br />

p=1<br />

ap ≤ 1 <strong>et</strong> ap ≥ 0, (10.27)<br />

Ceci perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>de</strong> façon simple les équivalents cohérents <strong>de</strong> certaines mesures <strong>de</strong> risque ou fonctions<br />

d’utilité. Par exemple, la mesure <strong>de</strong> risque ρ(X) = −E[X] + a · σ2 peut être considérée comme la<br />

généralis<strong>at</strong>ion cohérente <strong>de</strong> la fonction d’utilité moyenne-variance.<br />

10.2.3 Représent<strong>at</strong>ion <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> risque cohérentes<br />

Les axiomes présentés au paragraphe 10.2.1 ainsi que les quelques exemples que nous venons <strong>de</strong> donner<br />

montrent qu’il existe une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> mesures cohérentes : les axiomes ne sont pas assez contraignants<br />

pour spécifier complétement une (unique) mesure <strong>de</strong> risque cohérente. Aussi est-il intéressant <strong>de</strong><br />

rechercher une représent<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> mesures. Artzner <strong>et</strong> al. (1999) ont montré que<br />

THÉORÈME 2 (REPRÉSENTATION DES MESURES COHÉRENTES DE RISQUE)<br />

Une mesure <strong>de</strong> risque ρ est cohérente si <strong>et</strong> seulement si il existe une famille P <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> probabilité<br />

sur l’espace <strong>de</strong>s ét<strong>at</strong>s <strong>de</strong> la n<strong>at</strong>ure telle que :<br />

ρ(X) = sup<br />

P∈P<br />

EP<br />

<br />

− X<br />

<br />

. (10.28)<br />

1 + r<br />

Ainsi, une mesure cohérente <strong>de</strong> risque apparait comme l’espérance <strong>de</strong> perte maximale sur un ensemble<br />

<strong>de</strong> scénarii réalisables. Il est alors évi<strong>de</strong>nt que plus l’ensemble <strong>de</strong> scénarii considérés sera grand, plus<br />

ρ(X) sera grand lui aussi, toutes choses égales par ailleurs. Ainsi, plus l’ensemble <strong>de</strong> scénarii considérés<br />

est grand, plus la mesure <strong>de</strong> risque est conserv<strong>at</strong>rice.<br />

C<strong>et</strong>te expression m<strong>at</strong>hém<strong>at</strong>ique n’est pas sans rappeler certaines formules que nous avons rencontrées<br />

concernant la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> la décision dans l’incertain (voir les équ<strong>at</strong>ions 10.16 <strong>et</strong> 10.17). Ceci est en<br />

fait très n<strong>at</strong>urel car les axiomes choisis par Artzner <strong>et</strong> al. (1999) pour définir les mesures <strong>de</strong> risques<br />

cohérentes sont tout-à-fait similaires à ceux dont découlent le modèle d’utilité <strong>de</strong> Schmeidler (1986). La<br />

légère différence entre les expressions (10.16) <strong>et</strong> (10.28), c’est-à-dire le changement du min en sup <strong>et</strong> le<br />

passage d’une fonction d’utilité u(·) croissante à la fonction décroissante − ·<br />

1+r<br />

vient simplement du fait<br />

que le déci<strong>de</strong>ur ou le <strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong> risques tend à maximiser son utilité alors qu’il cherche à minimiser<br />

sa prise <strong>de</strong> risque. Ceci a comme conséquence que dans le modèle multi-prior, l’utilité est une quantité<br />

super-additive <strong>et</strong> non pas sous-additive comme les mesures <strong>de</strong> risque cohérentes. De plus, la spécific<strong>at</strong>ion<br />

<strong>de</strong> la fonction − ·<br />

1+r apparaissant dans (10.28) vient <strong>de</strong> l’axiome d’invariance par transl<strong>at</strong>ion qui impose<br />

que pour un investissement α dans l’actif sans risque ρ(α (1 + r)) = −α.<br />

Aussi générale soit-elle, la représent<strong>at</strong>ion <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> risque cohérentes fournie par le théorème 2<br />

n’est pas d’une utilis<strong>at</strong>ion ou d’une mise en oeuvre très simple. En eff<strong>et</strong>, s’il est facile, dans la pr<strong>at</strong>ique,

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