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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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10.1. La <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> l’utilité 351<br />

<strong>de</strong>s préférences. Ajouté aux axiomes <strong>de</strong> comparabilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> continuité, c<strong>et</strong> axiome perm<strong>et</strong> d’affirmer<br />

qu’il existe une unique probabilité P sur (Ω, F) <strong>et</strong> une fonction u(·) continue <strong>et</strong> croissante (définie à une<br />

fonction affine croissante près) telle que l’utilité U <strong>de</strong> l’actif X est donnée par<br />

U(X) = EP[u(X)], (10.13)<br />

où u(·) joue comme d’habitu<strong>de</strong> le rôle <strong>de</strong> fonction d’utilité dans le certain. C<strong>et</strong>te expression est analogue<br />

à celle obtenue par la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> l’utilité espérée <strong>de</strong> von Neumann <strong>et</strong> Morgenstern (1947), à la différence<br />

notoire qu’ici, la mesure <strong>de</strong> probabilité P est subjective <strong>et</strong> non pas objective.<br />

L’axiome <strong>de</strong> la chose sûre est extrêmement fort car il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> traiter tout problème <strong>de</strong> décision dans<br />

l’incertain comme un problème <strong>de</strong> décision face au risque. Ceci n’est en fait pas très réaliste, si bien<br />

que c<strong>et</strong>te approche est rej<strong>et</strong>ée sur le plan théorique comme sur le plan pr<strong>at</strong>ique. En eff<strong>et</strong>, <strong>de</strong> même<br />

qu’Allais (1953) avait prouvé que l’axiome d’indépendance était contredit empiriquement par la majorité<br />

<strong>de</strong>s agents, Ellsberg (1961) a pu montrer que dans <strong>de</strong>s situ<strong>at</strong>ions très simple <strong>de</strong> choix dans l’incertain<br />

l’axiome <strong>de</strong> la chose sûre ne résistait pas non plus à l’expérience. En fait, la plupart <strong>de</strong>s agents présentent<br />

une aversion pour l’ambiguïté, dans le sens où, pour une même mise, ils préférent parier pour ou contre<br />

un événement <strong>de</strong> probabilité P connue plutôt que pour ou contre un événement dont ils savent seulement<br />

que sa probabilité est comprise P − ε <strong>et</strong> P + ε. On peut alors montrer que les agents s<strong>at</strong>isfaisant au<br />

modèle <strong>de</strong> Savage (1954) sont indifférents à l’ambiguité, puisqu’ils ne peuvent pas faire la différence<br />

entre ces <strong>de</strong>ux paris.<br />

Pour dépasser c<strong>et</strong>te contradiction empirique il convient d’affaiblir l’axiome <strong>de</strong> la chose sûre. Pour cela,<br />

Schmeidler (1989) a proposé l’altern<strong>at</strong>ive suivante :<br />

AXIOME 6 (CHOSE SÛRE COMONOTONE)<br />

Soit une partition {Ωk} n k=1<br />

<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s ét<strong>at</strong>s <strong>de</strong> la n<strong>at</strong>ure Ω <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux actifs X, Y ∈ B dont les<br />

valeurs futures sont données par les variables alé<strong>at</strong>oires : X = (x1, Ω1; · · · ; xk, Ωk; · · · ; xn, Ωn) <strong>et</strong><br />

Y = (y1, Ω1; · · · ; yk, Ωk; · · · ; yn, Ωn), telles que x1 ≤ · · · ≤ xk ≤ · · · ≤ xn <strong>et</strong> y1 ≤ · · · ≤ yk ≤ · · · ≤<br />

dans les actifs X<br />

yn avec xk = yk. Soient alors les actifs X ′ , Y ′ ∈ B obtenus en remplaçant xk par x ′ k<br />

<strong>et</strong> Y <strong>de</strong> sorte que xk−1 ≤ x ′ k ≤ xk+1 <strong>et</strong> yk−1 ≤ x ′ k = y′ k ≤ yk+1. Alors<br />

X Y ⇐⇒ X ′ Y ′ . (10.14)<br />

C<strong>et</strong> axiome est très proche <strong>de</strong> l’axiome <strong>de</strong> la chose sûre comonotone dans le risque, si ce n’est que c<strong>et</strong>te<br />

fois, les probabilités pi <strong>de</strong>s ét<strong>at</strong>s Ωi ne sont pas connues.<br />

A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cela, on montre qu’il existe non plus une unique probabilité P sur {Ω, F} mais une unique<br />

capacité 3 v sur {Ω, F} <strong>et</strong> une fonction u(·) croissante <strong>et</strong> continue (définie à une transform<strong>at</strong>ion affine<br />

3<br />

Une capacité v est une fonction d’ensemble <strong>de</strong> {Ω, F} dans [0, 1] telle que :<br />

– v(∅) = 0,<br />

– v(Ω) = 1,<br />

– ∀A, B ∈ F, A ⊂ B =⇒ v(A) ≤ v(B).<br />

Rappelons qu’une mesure <strong>de</strong> probabilité P (addititive) vérifierait en plus<br />

Une capacité est dite convexe si<br />

∀A, B ∈ F, P (A ∪ B) = P (A) + P (B) − P (A ∩ B).<br />

∀A, B ∈ F, v(A) + v(B) ≤ v(A ∪ B) + v(A ∩ B).<br />

Toute capacité convexe a un noyau non vi<strong>de</strong>, où le noyau <strong>de</strong> v est<br />

core(v) = {P ∈ P | ∀A ∈ F, P (A) ≥ v(A)} ,<br />

<strong>et</strong> P est l’ensemble <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> probabilités additives sur {Ω, F}.

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