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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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378 12. Gestion <strong>de</strong>s risques grands <strong>et</strong> extrêmes<br />

librage du coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue <strong>et</strong><br />

les gran<strong>de</strong>s pertes réalisées entre les années 1962<br />

<strong>et</strong> 2000 pour <strong>de</strong>s actions principales <strong>et</strong> <strong>de</strong> grands<br />

indices <strong>de</strong> marché. Conditionné à un grand mouvement<br />

du marché, on peut ainsi déduire la probabilité<br />

que tel ou tel actif subisse une perte du<br />

même ordre.<br />

N<strong>at</strong>ure multidimensionnelle<br />

<strong>de</strong>s risques<br />

Le Graal est <strong>de</strong> conjuguer la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />

distributions marginales sous-exponentielles avec<br />

les dépendances inter-actifs non-gaussiennes <strong>et</strong><br />

idéalement les dépendances temporelles intermittentes<br />

amenant les gran<strong>de</strong>s pertes pour établir un<br />

<strong>portefeuille</strong> optimal. Le problème est alors que la<br />

notion d’“optimalité” n’est pas évi<strong>de</strong>nte à définir<br />

en pr<strong>at</strong>ique : si la <strong>théorie</strong> économique nous dit<br />

<strong>de</strong> maximiser la fonction d’utilité <strong>de</strong> l’investisseur,<br />

en réalité nous ne la connaissons pas avec<br />

précision. Le problème se complique par les multiples<br />

dimensions du risque introduites par la n<strong>at</strong>ure<br />

non-gaussienne <strong>de</strong>s distributions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s dépendances .<br />

Dans une série d’articles, nous avons développé<br />

une <strong>théorie</strong> du <strong>portefeuille</strong> reposant sur la caractéris<strong>at</strong>ion<br />

<strong>de</strong>s risques par les cumulants <strong>de</strong><br />

la distribution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments du <strong>portefeuille</strong>.<br />

Les cumulants, notés cn, s’expriment comme <strong>de</strong>s<br />

combinaisons <strong>de</strong> moments, <strong>et</strong> quantifient notamment<br />

l’écart à la gaussienne. De même que les<br />

moments, les cumulants n’existent pas tous pour<br />

les distributions Parétiennes mais sont définis à<br />

tout ordre pour les distributions exponentielles<br />

étirées. En particulier, les cumulants d’ordres un<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>ux sont respectivement la moyenne <strong>et</strong> la variance<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, tandis que les cumulants<br />

d’ordre trois <strong>et</strong> qu<strong>at</strong>re (après normalis<strong>at</strong>ion par<br />

l’écart type) perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> définir la skewness<br />

<strong>et</strong> la kurtosis. De façon générale, les cumulants<br />

d’ordres pairs quantifient <strong>de</strong>s risques d’autant plus<br />

grands que l’ordre du cumulant considéré est<br />

élevé, tandis que les cumulants d’ordres impairs<br />

caractérisent la dissymétrie entre les queues positives<br />

<strong>et</strong> nég<strong>at</strong>ives <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>-<br />

ments. Plus l’ordre n du cumulant cn considéré<br />

est grand, plus celui-ci accor<strong>de</strong> d’importance aux<br />

événements extrêmes. L’ordre n <strong>de</strong>s cumulants allant<br />

<strong>de</strong> 1 à l’infini, varier n revient à étaler ou<br />

développer toutes les dimensions du risque : les<br />

“p<strong>et</strong>its” risques quantifiés par c2 <strong>et</strong> les “grands”<br />

risques quantifiés par c4 <strong>et</strong> les cumulants d’ordres<br />

plus élevés.<br />

Notre <strong>théorie</strong> du <strong>portefeuille</strong> utilise les distributions<br />

marginales <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s exponentielles<br />

étirées <strong>et</strong> la dépendance entre actif est décrite par<br />

la copule gaussienne. Si on souhaite créer un <strong>portefeuille</strong><br />

qui évite les grands risques, on choisit le<br />

poids <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> telle manière que les cumulants<br />

c4, c6, c8, <strong>et</strong>c. soient tous proches <strong>de</strong> leur<br />

minimum, tout en laissant libre la variance c2 (p<strong>et</strong>its<br />

risques). C<strong>et</strong>te approche est très différente <strong>de</strong><br />

l’approche standard <strong>de</strong> Markowitz qui se focalise<br />

sur c2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus construit une frontière efficiente<br />

dans l’espace (ren<strong>de</strong>ment-variance).<br />

P<strong>et</strong>its risques, grands<br />

risques <strong>et</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

Pour illustrer l’impact <strong>de</strong> la décomposition<br />

<strong>de</strong>s risques en “p<strong>et</strong>its” <strong>et</strong> “grands” risques,<br />

considérons le cas simple d’un <strong>portefeuille</strong> avec<br />

seulement <strong>de</strong>ux actifs : l’action Chevron <strong>et</strong> la <strong>de</strong>vise<br />

malaise : le Ringgit. Ces <strong>de</strong>ux actifs ont <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques très différentes <strong>et</strong> illustrent admirablement<br />

un eff<strong>et</strong> surprenant a priori. La figure 1a<br />

montre le ren<strong>de</strong>ment quotidien d’un <strong>portefeuille</strong><br />

dont la proportion w1, investie dans l’action Chevron,<br />

a été obtenue en minimisant la variance. La<br />

figure 1b donne la solution <strong>de</strong> la minimis<strong>at</strong>ion <strong>de</strong><br />

cn vis-à-vis du poids w1. Les lignes <strong>de</strong>s points<br />

horizontaux sont les valeurs maximales du ren<strong>de</strong>ment<br />

quotidien dans le cas où l’on optimise c2n,<br />

pour n>1. Les ren<strong>de</strong>ments quotidiens pour le <strong>portefeuille</strong><br />

<strong>de</strong> la figure 1b surpassent ces limites,<br />

i.e. le <strong>portefeuille</strong> <strong>de</strong> la figure 1a subit plus <strong>de</strong><br />

fluctu<strong>at</strong>ions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s.Ces <strong>de</strong>ux figures<br />

illustrent clairement le fait que minimiser<br />

<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its risques peut faire augmenter les grands<br />

risques ! De plus, le gain cumul<strong>at</strong>if <strong>de</strong> la figure 1c<br />

montre que le <strong>portefeuille</strong> <strong>de</strong> la figure 1b voit son

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