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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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Chapitre 10<br />

La mesure du risque<br />

Dans ce chapitre, nous souhaitons présenter quelques <strong>théorie</strong>s ayant permis la quantific<strong>at</strong>ion du risque<br />

associé à un actif financier ou a un <strong>portefeuille</strong>. Les sources <strong>de</strong> risque sont en fait aussi diverses que<br />

variées. Nous pouvons citer par exemple le risque <strong>de</strong> défaut lié au fait qu’une contrepartie ne puisse<br />

faire face à ses oblig<strong>at</strong>ions ou bien le risque <strong>de</strong> liquidité lié à la capacité limitée <strong>de</strong>s marchés à pouvoir<br />

absorber un afflux massif <strong>de</strong> titres à la vente ou à l’ach<strong>at</strong>, mais il nous semble que la source principale du<br />

risque est le risque <strong>de</strong> marché, c’est-à-dire le risque associé aux fluctu<strong>at</strong>ions <strong>de</strong>s actifs financiers. C’est<br />

pourquoi nous nous bornerons à décrire comment quantifier ce type <strong>de</strong> risque.<br />

Depuis le milieu du vingtième siècle, plusieurs <strong>théorie</strong>s ont vu le jour pour tenter <strong>de</strong> cerner le comportement<br />

<strong>de</strong>s individus face à l’incertain en vue d’en déduire <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> décisions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> risque.<br />

On peut citer tout d’abord les travaux <strong>de</strong> von Neumann <strong>et</strong> Morgenstern (1947) <strong>et</strong> Savage (1954) sur la<br />

formalis<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> l’utilité espérée, visant à décrire les préférences <strong>de</strong>s agents économiques,<br />

<strong>et</strong> l’introduction <strong>de</strong> la notion d’aversion au risque. Puis, au vu <strong>de</strong>s incomp<strong>at</strong>ibilités <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>théorie</strong> avec<br />

certains comportements observés par Allais (1953) ou Ellsberg (1961), <strong>de</strong> nouvelles approches ont vu le<br />

jour, telle la “<strong>théorie</strong> <strong>de</strong> la perspective” <strong>de</strong> Kahneman <strong>et</strong> Tversky (1979), qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rendre compte<br />

d’une part du fait que les agents s’<strong>at</strong>tachent plus aux perspectives d’évolution <strong>de</strong> leur richesse qu’à leur<br />

richesse elle-même, <strong>et</strong> d’autre part qu’ils traitent leurs gains <strong>et</strong> leurs pertes <strong>de</strong> manière disymétriques : ils<br />

sont risquophobes face à <strong>de</strong>s gains potentiels mais risquophiles vis-à-vis <strong>de</strong> pertes à venir. Une autre altern<strong>at</strong>ive<br />

plus générale est ensuite apparue (Quiggin 1982, Gilboa <strong>et</strong> Schmeidler 1989) <strong>et</strong> s’est développée<br />

autour <strong>de</strong>s modèles dits non-additifs, c’est-à-dire <strong>de</strong>s modèles où les probabilités ne jouissent plus <strong>de</strong><br />

la propriété d’additivité, <strong>et</strong> sont donc remplacées par <strong>de</strong>s capacités, ce qui perm<strong>et</strong> notamment <strong>de</strong> rendre<br />

compte du phénomène <strong>de</strong> distorsion <strong>de</strong>s probabilités souvent observé chez la plupart <strong>de</strong>s agents.<br />

Récemment, dans un cadre plus restreint que celui <strong>de</strong> la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> la décision, Artzner, Delbaen, Eber<br />

<strong>et</strong> He<strong>at</strong>h (1999) ont proposé une nouvelle approche <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> risque, reposant sur les propriétés<br />

minimales que l’on est en droit d’<strong>at</strong>tendre d’une mesure <strong>de</strong> risque. Ceci a donné naissance à la notion <strong>de</strong><br />

mesures <strong>de</strong> risque cohérentes, qui a ensuite été étendue par He<strong>at</strong>h (2000) puis Föllmer <strong>et</strong> Schied (2002a)<br />

à la notion <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> risque convexes. Cependant, comme nous le verrons, ce type <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />

risque ne semble pas toujours être le mieux adapté à la quantific<strong>at</strong>ion <strong>de</strong>s risques d’un <strong>portefeuille</strong>. En<br />

eff<strong>et</strong>, il nous semble qu’il convient <strong>de</strong> bien différencier <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> risques :<br />

– premièrement, ce que l’on peut appeler la mesure du risque en terme <strong>de</strong> capital économique, c’est-àdire<br />

la somme d’argent dont doit disposer un <strong>gestion</strong>naire <strong>de</strong> <strong>portefeuille</strong> / une institution pour pouvoir<br />

faire face à ses oblig<strong>at</strong>ions <strong>et</strong> ainsi éviter la ruine,<br />

– <strong>et</strong> <strong>de</strong>uxièmement le risque lié aux fluctu<strong>at</strong>ions <strong>st<strong>at</strong>istique</strong>s <strong>de</strong> la richesse ou du ren<strong>de</strong>ment d’un <strong>portefeuille</strong><br />

autour <strong>de</strong> l’objectif <strong>de</strong> rentabilité préalablement fixé.<br />

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