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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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346 10. La mesure du risque<br />

C’est pour rendre compte <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième c<strong>at</strong>égorie <strong>de</strong> risques que nous proposons une autre approche<br />

dans laquelle il est fait usage <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments d’un actif pour quantifier le<br />

risque associé aux fluctu<strong>at</strong>ions <strong>de</strong> c<strong>et</strong> actif.<br />

10.1 La <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> l’utilité<br />

Notre objectif dans ce paragraphe est <strong>de</strong> passer en revue les avancées récentes <strong>de</strong> la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> la décision,<br />

dont on sait qu’elle joue un rôle très important en économie <strong>et</strong> en finance au travers <strong>de</strong> la notion d’utilité.<br />

Notre présent<strong>at</strong>ion ne fait qu’effleurer la surface <strong>de</strong> ce vaste problème <strong>et</strong> nous renvoyons le lecteur à<br />

l’article <strong>de</strong> Cohen <strong>et</strong> Tallon (2000) notamment pour <strong>de</strong> plus amples détails.<br />

10.1.1 Théorie <strong>de</strong> l’utilité en environnement certain<br />

La <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> l’utilité trouve ses fon<strong>de</strong>ments dans le courant <strong>de</strong> pensée sociale développé <strong>de</strong> la fin du<br />

18ème siècle au milieu du 19ème par J. Bentham <strong>et</strong> J.S. Mill, fond<strong>at</strong>eurs <strong>de</strong> la philosophie <strong>de</strong> l’utilitarisme<br />

1 <strong>et</strong> selon laquelle on doit juger une action à ses résult<strong>at</strong>s <strong>et</strong> conséquences sur le bien-être <strong>de</strong>s<br />

individus. En cela, l’utilitarisme s’oppose farouchement au rigorisme moral prôné, à la même époque,<br />

par Kant, pour qui la valeur d’une action ne peut se juger qu’à l’aune <strong>de</strong>s principes <strong>et</strong> intentions qui en<br />

sont à l’origine.<br />

Loin <strong>de</strong> ces querelles philosophiques, les économistes se sont rapi<strong>de</strong>ment emparés du principe selon lequel<br />

les individus agissent en vue <strong>de</strong> maximiser leur bien-être <strong>et</strong> en ont fait le moteur <strong>de</strong>s comportements<br />

individuels <strong>de</strong>s agents économique. On peut d’ailleurs faire remonter à Adam Smith (1776) l’introduction<br />

<strong>de</strong> la notion d’utilité en économie du fait <strong>de</strong> la distinction qu’il introduit entre les concepts <strong>de</strong> “valeur<br />

à l’échange” (le prix) <strong>et</strong> <strong>de</strong> “valeur à l’usage” (l’utilité) d’un bien <strong>et</strong> qui sont à la base <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> l’offre<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la notion d’équilibre <strong>de</strong> marchés. La formalis<strong>at</strong>ion m<strong>at</strong>hém<strong>at</strong>ique <strong>de</strong> la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong><br />

l’utilité n’interviendra que près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles plus tard <strong>et</strong> repose (en univers certain) sur <strong>de</strong>ux axiomes<br />

simples décrivant les capacités <strong>de</strong>s agents à déterminer leurs préférences.<br />

Considérons à partir <strong>de</strong> maintenant, l’ensemble B <strong>de</strong>s actifs financiers (ou plus généralement <strong>de</strong>s biens)<br />

accessibles aux agents économiques, <strong>et</strong> postulons <strong>de</strong>ux axiomes simples, un axiome <strong>de</strong> comparaison <strong>et</strong><br />

un axiome <strong>de</strong> continuité :<br />

AXIOME 1 (COMPARABILITÉ)<br />

Un agent économique est capable d’établir une préférence entre tous les actifs <strong>de</strong> B. Cela revient à dire<br />

qu’il existe un préordre compl<strong>et</strong> “l’actif X est préféré à l’actif Y ”, notée X Y , entre tous les actifs<br />

X, Y ∈ B.<br />

AXIOME 2 (CONTINUITÉ)<br />

La rel<strong>at</strong>ion d’ordre est continue. Cela signifie qu’étant donné trois actifs X, Y, Z ∈ B il existe toujours<br />

<strong>de</strong>ux reéls α, β ∈]0, 1[ tels que d’une part, le <strong>portefeuille</strong> composé d’une proportion α <strong>de</strong> l’actif X <strong>et</strong><br />

(1 − α) <strong>de</strong> l’actif Y est strictement préféré à l’actif Z <strong>et</strong> d’autre part, l’actif Z est strictement préféré au<br />

<strong>portefeuille</strong> composé d’une proportion β <strong>de</strong> l’actif X <strong>et</strong> (1 − β) <strong>de</strong> l’actif Y :<br />

α X + (1 − α) Y ≻ Z <strong>et</strong> Z ≻ β X + (1 − β) Y. (10.1)<br />

1 En toute rigueur les prémices <strong>de</strong> la philosophie <strong>de</strong> l’utilité remontent plutôt à la fin du 17ème siècle avec Hobbes puis avec<br />

Helvétius au début 18ème (voire, si l’on veut aller aussi loin dans le temps à Epicure).

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