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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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7.2. Quelques familles <strong>de</strong> copules 183<br />

actuarielles.<br />

Commençons par rappeler les propriétés m<strong>at</strong>hém<strong>at</strong>iques que vérifient les copules :<br />

DÉFINITION 1 (COPULE)<br />

Une fonction C : [0, 1] × [0, 1] −→ [0, 1] est une copule si elle s<strong>at</strong>isfait les propriétés suivantes :<br />

– ∀u ∈ [0, 1], C(1, u) = C(u, 1) = u ,<br />

– ∀ui ∈ [0, 1], C(u1, u2) = 0 si au moins un <strong>de</strong>s ui est nul,<br />

– C est croissante dans le sens où le C-volume <strong>de</strong> chaque rectangle dont les somm<strong>et</strong>s se situent dans<br />

[0, 1] 2 est positif.<br />

Cela signifie simplement qu’une copule n’est rien d’autre qu’une distribution multivariée dont les distributions<br />

marginales sont uniformes. Leur principal intérêt provient en fait du théorème <strong>de</strong> représent<strong>at</strong>ion<br />

<strong>de</strong> Sklar (1959), qui stipule que toute distribution multivariée peut être exprimée comme une fonction <strong>de</strong><br />

ses marginales :<br />

THÉORÈME 1 (SKLAR (1959))<br />

Etant donné <strong>de</strong>ux variables alé<strong>at</strong>oires X <strong>et</strong> Y dont la fonction <strong>de</strong> distribution est notée F <strong>et</strong> dont les<br />

distributions marginales sont FX <strong>et</strong> FY , il existe une copule C : [0, 1] 2 −→ [0, 1] telle que :<br />

F (x, y) = C(FX(x), FY (y)) . (7.1)<br />

Dans le cas où les distributions marginales <strong>de</strong>s variables X <strong>et</strong> Y sont continues, c<strong>et</strong>te copule est unique<br />

<strong>et</strong> C(·, ·) est alors la copule du couple <strong>de</strong> variables alé<strong>at</strong>oires (X, Y ). Bien évi<strong>de</strong>mment, ce théorème<br />

s’étend au cas d’un nombre quelconque <strong>de</strong> variables alé<strong>at</strong>oires. Une <strong>de</strong> ces conséquences immédi<strong>at</strong>es est<br />

que la fonction F (FX −1 (x), FY −1 (y)) est une copule, <strong>et</strong> plus précisément la copule <strong>de</strong> (X, Y ). Donc,<br />

partant <strong>de</strong> n’importe quelle distribution jointe, il est aisé d’en dériver une copule. C’est une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

les plus employées pour construire <strong>de</strong>s copules.<br />

Enfin, cela perm<strong>et</strong> aisément <strong>de</strong> comprendre que la copule <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux variables alé<strong>at</strong>oires est invariante par<br />

changement <strong>de</strong> variable strictement croissant, ce qui est démontré dans Lindskog (2000) notamment.<br />

Ce résult<strong>at</strong> est particulièrement important car il justifie que la copule est une mesure intrinsèque <strong>de</strong><br />

la dépendance entre variables alé<strong>at</strong>oires. En eff<strong>et</strong>, par changement <strong>de</strong> variable strictement croissant,<br />

l’ancienne <strong>et</strong> la nouvelle variable sont comonotones. Or, il est n<strong>at</strong>urel <strong>de</strong> requérir d’une mesure <strong>de</strong> la<br />

dépendance entre <strong>de</strong>ux variables alé<strong>at</strong>oires qu’elle soit indifférente à la substitution par une variable<br />

comonotone : si X <strong>et</strong> X ′ sont <strong>de</strong>ux variables comonotones, il est normal que la structure <strong>de</strong> dépendance<br />

entre (X, Y ) d’une part <strong>et</strong> (X ′ , Y ) d’autre part soit la même. C’est exactement ce que traduit ce théorème<br />

<strong>et</strong> dont rend compte la copule. Bien entendu, <strong>de</strong>s quantités telles que le coefficient <strong>de</strong> corrél<strong>at</strong>ion, qui<br />

sont fonction à la fois <strong>de</strong> la copule <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marginales, ne sont pas invariantes par une telle transform<strong>at</strong>ion<br />

<strong>et</strong> ne constituent donc pas <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> la seule dépendance.<br />

En résumé, les copules sont <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong> manière complète <strong>et</strong> généralement unique<br />

les propriétés <strong>de</strong> dépendance entre <strong>de</strong>ux variables alé<strong>at</strong>oires. En cela, elles autorisent l’étu<strong>de</strong> séparée <strong>de</strong>s<br />

distributions marginales <strong>de</strong> chaque actif financier <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur dépendance, ce qui va être le point auquel<br />

nous allons nous intéresser maintenant. Mais avant cela, nous allons présenter quelques copules d’usage<br />

courant dont nous aurons à traiter dans la suite.<br />

7.2 Quelques familles <strong>de</strong> copules<br />

Comme nous l’avons indiqué après avoir rappelé le théorème <strong>de</strong> Sklar (1959), il est possible <strong>de</strong> dériver<br />

une copule <strong>de</strong> toute distribution multivariée. Leur nombre est donc considérable. Cependant quelques co-

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