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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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352 10. La mesure du risque<br />

croissante près) telles que l’utilité <strong>de</strong> l’actif X est<br />

<br />

U(X) =<br />

u(X) dv, (10.15)<br />

qui est une intégrale <strong>de</strong> Choqu<strong>et</strong> par rapport à la mesure non-additive (capacité) v. On peut noter la<br />

très forte ressemblance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te expression avec celle obtenue pour l’utilité dépendante du rang (cf<br />

équ<strong>at</strong>ion (10.10)). En fait, dans (10.10), l’expression ϕ◦P est une capacité. De plus, si dans le modèle <strong>de</strong><br />

Schmeidler (1989), il existe une probabilité objective P sur {Ω, F}, la capacité v peut s’exprimer comme<br />

v = ϕ ◦ P, où ϕ est unique <strong>et</strong> v est convexe si <strong>et</strong> seulement si ϕ l’est aussi.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce modèle, Montessano <strong>et</strong> Giovannoni (1996) définissent la notion d’aversion pour l’incertitu<strong>de</strong>,<br />

à savoir qu’un agent présente <strong>de</strong> l’aversion pour l’incertitu<strong>de</strong>, s’il existe une loi <strong>de</strong> probabilité<br />

P telle que quelque soit X ∈ B, u(X) dv ≤ EP[u(X)], ce qui implique que le noyau <strong>de</strong> la capacité<br />

v contient P <strong>et</strong> est donc non vi<strong>de</strong>. Réciproqement, on peut donc affirmer que tout agent caracterisé par<br />

une capacité convexe (donc à noyau non vi<strong>de</strong>) a <strong>de</strong> l’aversion pour l’incertitu<strong>de</strong>. Intuitivement, un agent<br />

averse à l’incertitu<strong>de</strong> affectera toujours un événement <strong>de</strong> la “probabilité” la moins favorable parmi toutes<br />

les probabilités <strong>at</strong>tribuées à c<strong>et</strong> événement par l’ensemble <strong>de</strong>s lois présentes dans le noyau <strong>de</strong> la capacité.<br />

Schmeidler (1986) fournit une interpr<strong>et</strong><strong>at</strong>ion <strong>de</strong> ce modèle en terme <strong>de</strong> croyances. En eff<strong>et</strong>, sous l’hypothèse<br />

que la capacité v est convexe, son noyau est non vi<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

∀X ∈ B,<br />

<br />

u(X) dv = min<br />

P∈core(v) EP[u(X)], (10.16)<br />

donc l’utilité U(X) est donnée par l’espérance minimale <strong>de</strong> u(X) calculée sur un ensemble <strong>de</strong> scénarii.<br />

Ceci a conduit Gilboa <strong>et</strong> Schmeidler (1989), Nakamura (1990), Ch<strong>at</strong>eauneuf (1991) ou encore Casa<strong>de</strong>sus-<br />

Masanell, Klibanoff <strong>et</strong> Oz<strong>de</strong>noren (2000) à développer <strong>de</strong>s modèles dits multi-prior, où les agents se<br />

donnent, a priori, un ensemble <strong>de</strong> distributions <strong>de</strong> probabilités P (ou scénarii) <strong>et</strong> définissent l’utilité<br />

comme<br />

∀X ∈ B, U(X) = min<br />

P∈P EP[u(X)]. (10.17)<br />

Il faut bien remarquer que les <strong>de</strong>ux approches ne sont pas équivalentes, car tout ensemble (fermé <strong>et</strong><br />

convexe) P n’est pas nécessairement le noyau d’une capacité v. De plus, c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière approche peut<br />

paraitre excessivement pessimiste puisqu’elle ne r<strong>et</strong>ient que la plus p<strong>et</strong>ite utilité possible, vu l’ensemble<br />

<strong>de</strong> scénarii considérés. En tout cas, elle est beaucoup plus pessimiste que l’utilité dérivée du modèle <strong>de</strong><br />

Schmeidler (1986) puisque Jaffray <strong>et</strong> Philippe (1997) ont montré que l’intégrale <strong>de</strong> Choqu<strong>et</strong> pouvait toujours<br />

s’exprimer comme la somme pondérée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux termes : le minimum <strong>et</strong> le maximum <strong>de</strong> l’espérance<br />

d’utilité par rapport à un ensemble <strong>de</strong> distributions <strong>de</strong> probabilité, le poids rel<strong>at</strong>if <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux termes<br />

perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> définir un indice <strong>de</strong> pessimisme <strong>de</strong> l’agent.<br />

Cependant, malgré les récentes avancées <strong>de</strong> la <strong>théorie</strong> <strong>de</strong> la décision que nous venons <strong>de</strong> présenter, il<br />

faut reconnaitre qu’une <strong>de</strong> ses limit<strong>at</strong>ions fondamentales <strong>de</strong>meure, à savoir comment m<strong>et</strong>tre en œuvre<br />

concrètement <strong>et</strong> pr<strong>at</strong>iquement c<strong>et</strong>te <strong>théorie</strong>. En eff<strong>et</strong>, dans la mesure où chaque agent possè<strong>de</strong> une fonction<br />

d’utilité différente, il est très difficile <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> manière objective laquelle employer. Donc, il va<br />

s’avérer utile <strong>de</strong> considérer d’autres outils <strong>de</strong> décision <strong>et</strong> d’autres moyens <strong>de</strong> mesurer les risques.

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