statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA
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11.2. Prise en compte <strong>de</strong>s grands risques 365<br />
<strong>et</strong> Kondor 2001). D’autre part, c<strong>et</strong>te influence dépend du rapport r = N/T , où N est le nombre d’actifs<br />
dans le <strong>portefeuille</strong> <strong>et</strong> T la taille <strong>de</strong>s séries temporelles ayant servi à estimer la m<strong>at</strong>rice <strong>de</strong> covariance.<br />
Pafka <strong>et</strong> Kondor (2002) ont montré que pour un rapport supérieur ou <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.6, le bruit à une<br />
influence primordiale, alors que pour r inférieur à 0.2, son impact <strong>de</strong>vient négligeable. Ceci implique<br />
qu’il est nécessaire <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> séries temporelles dont la longueur est au moins cinq fois supérieure à<br />
la taille du <strong>portefeuille</strong> considéré. Ainsi, pour un <strong>portefeuille</strong> d’une centaine d’actifs gérés sur la base <strong>de</strong><br />
données journalières, cela requièrt <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> cinq cents points, soit <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> cot<strong>at</strong>ions, ce<br />
qui reste très raisonnable. En revanche, pour un <strong>portefeuille</strong> d’un millier d’actifs, il faut alors <strong>de</strong>s séries<br />
temporelles <strong>de</strong> cinq mille points, ce qui représente une vingtaine d’années <strong>de</strong> cot<strong>at</strong>ions, <strong>et</strong> se posent alors<br />
d’autres problèmes tels que celui <strong>de</strong> la st<strong>at</strong>ionnarité <strong>de</strong> ces données.<br />
Quand bien même ces problèmes pr<strong>at</strong>iques ne se poseraient pas, il faut gar<strong>de</strong>r à l’esprit que l’approche<br />
moyenne - variance <strong>de</strong> Markovitz (1959) ne se révèle adaptée que dans l’hypothèse où les actifs sont<br />
conjointement gaussiens ou dans la mesure où les agents forment <strong>de</strong>s préférences quadr<strong>at</strong>iques dans leur<br />
richesse, ce qui dans un cas comme dans l’autre traduit que l’on ne s’intéresse qu’à <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> faibles<br />
amplitu<strong>de</strong>s. Dès lors que l’on souhaite intégrer d’autre dimension du risque, c’est-à-dire <strong>de</strong>s risques<br />
associés à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s pertes ou <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s fluctu<strong>at</strong>ions, il convient <strong>de</strong> se tourner vers d’autres mesures<br />
<strong>de</strong> risques que la variance.<br />
11.2 Prise en compte <strong>de</strong>s grands risques<br />
L’utilis<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> nouvelles mesures <strong>de</strong> risques perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> prendre en compte les grands risques est<br />
nécessaire à l’obtention <strong>de</strong> <strong>portefeuille</strong>s moins sensibles que les <strong>portefeuille</strong>s moyenne - variance aux<br />
gran<strong>de</strong>s vari<strong>at</strong>ions <strong>de</strong> cours. Pour cela, nous <strong>de</strong>vons nous intéresser à <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> risques accordant<br />
plus d’importance aux événements rares <strong>et</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s. De telles mesures ont été présentées<br />
au chapitre précé<strong>de</strong>nt, <strong>et</strong> selon Tasche (2000) <strong>et</strong> Malevergne <strong>et</strong> Sorn<strong>et</strong>te (2002c) peuvent être divisées en<br />
<strong>de</strong>ux classes :<br />
– premièrement les mesures <strong>de</strong> risques associées au capital économique pour lesquelles peuvent être<br />
requises <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> cohérence (Artzner <strong>et</strong> al. 1999) ou <strong>de</strong> convexité (He<strong>at</strong>h 2000, Föllmer <strong>et</strong><br />
Schied 2002a),<br />
– <strong>et</strong> <strong>de</strong>uxièmement les mesures <strong>de</strong>s fluctu<strong>at</strong>ions du ren<strong>de</strong>ment autour <strong>de</strong> sa valeur espérée (Malevergne <strong>et</strong><br />
Sorn<strong>et</strong>te 2002c), ce qui historiquement est la première approche à avoir vu le jour puisque la variance<br />
est une mesure <strong>de</strong> fluctu<strong>at</strong>ion <strong>et</strong> pas une mesure <strong>de</strong> capital économique.<br />
En fait, ces <strong>de</strong>ux classes ne suffisent pas à englober toutes les mesures <strong>de</strong> grands risques : en restant dans<br />
un cadre strictement mono - périodique, on peut au moins citer le coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue qui<br />
perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> quantifier les co-mouvements extrêmes entre actifs (Malevergne <strong>et</strong> Sorn<strong>et</strong>te 2002b), ou encore<br />
la “covariance <strong>de</strong> queue” utilisée par Bouchaud, Sorn<strong>et</strong>te, Walter <strong>et</strong> Aguilar (1998) pour quantifier le<br />
risque d’un <strong>portefeuille</strong> d’actifs dont les ren<strong>de</strong>ments suivent <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> puissances, généralisant ainsi<br />
l’approche <strong>de</strong> Fama (1965b) valable uniquement pour <strong>de</strong>s actifs distribués selon <strong>de</strong>s lois stables. Si l’on<br />
s’autorise à considérer <strong>de</strong>s mesures inter - temporelles, les “drawdowns” (Chekhlov <strong>et</strong> al. 2000), par<br />
exemple peuvent être pris en compte.<br />
11.2.1 Optimis<strong>at</strong>ion sous contrainte <strong>de</strong> capital économique<br />
L’optimis<strong>at</strong>ion d’un <strong>portefeuille</strong> par rapport à <strong>de</strong>s contraintes portant sur le capital économique conduit<br />
n<strong>at</strong>urellement à s’intéresser aux <strong>portefeuille</strong>s VaR-efficients (Consigli 2002, Huisman, Koedijk <strong>et</strong> Pownall<br />
2001, Kaplanski <strong>et</strong> Kroll 2001a) ou Expected Shortfall-efficients (Frey <strong>et</strong> McNeil 2002). En eff<strong>et</strong>,