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statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

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1.1. Rappel <strong>de</strong>s faits stylisés 25<br />

au phénomène d’intermittence observé en turbulence (Frisch 1995). Il caractérise clairement le fait qu’il<br />

existe une certaine dépendance dans les séries financières : la séquence <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments n’apparaît pas <strong>de</strong><br />

manière indépendante. En fait, on const<strong>at</strong>e que la valeur absolue <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments ou <strong>de</strong> leurs carrés sont<br />

fortement corrélés <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te corrél<strong>at</strong>ion persiste : la fonction d’auto-corrél<strong>at</strong>ion <strong>de</strong>s valeurs absolues<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments décroît typiquement comme une loi <strong>de</strong> puissance dont l’exposant est compris entre 0.2<br />

<strong>et</strong> 0.4 (Cont, Potters <strong>et</strong> Bouchaud 1997, Liu, Cizeau, Meyer, Peng <strong>et</strong> Stanley 1997). Une fois encore,<br />

cela est conforme au principe <strong>de</strong> non arbitrage, car la vol<strong>at</strong>ilité n’étant pas une gran<strong>de</strong>ur signée, elle<br />

ne perm<strong>et</strong> en rien <strong>de</strong> déduire les ren<strong>de</strong>ments futurs. De manière générale, toute fonction <strong>de</strong> la vol<strong>at</strong>ilité<br />

(ou <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du ren<strong>de</strong>ment) est autorisée à présenter <strong>de</strong>s corrél<strong>at</strong>ions temporelles signific<strong>at</strong>ives.<br />

Pour quelques exemples voir notamment Cont (2001) mais aussi Muzy, Delour <strong>et</strong> Bacry (2000), où il est<br />

montré que la corrél<strong>at</strong>ion du logarithme <strong>de</strong> la valeur absolue <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments décroît comme le logarithme<br />

du décalage temporel entre les ren<strong>de</strong>ments considérés <strong>et</strong> possè<strong>de</strong> donc une mémoire longue.<br />

Ce phénomène <strong>de</strong> persistance (ou mémoire longue) est caractéristique <strong>de</strong> la vol<strong>at</strong>ilité mais sa mise en<br />

évi<strong>de</strong>nce est quelques fois délic<strong>at</strong>e <strong>et</strong> suj<strong>et</strong>te à caution comme l’ont montré Granger <strong>et</strong> Teräsvirta (1999),<br />

qui ont construit un processus auto-régressif du premier ordre non-linéaire passant les tests standards <strong>de</strong><br />

mémoire longue ou An<strong>de</strong>rsson, Eklund <strong>et</strong> Lyhagen (1999) qui ont prouvé le contraire, c’est-à-dire qu’un<br />

processus à mémoire longue pouvait passer les tests <strong>de</strong> linéarité.<br />

Pour en terminer avec les exemples sur les corrél<strong>at</strong>ions temporelles, il convient <strong>de</strong> citer l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> levier<br />

mis en évi<strong>de</strong>nce par Black (1976) puis Christie (1982) <strong>et</strong> Bouchaud, M<strong>at</strong>acz <strong>et</strong> Potters (2001) notamment,<br />

<strong>et</strong> que l’on rencontre pour les ren<strong>de</strong>ments d’actions <strong>et</strong> les taux d’intérêt mais pas les taux <strong>de</strong> change.<br />

C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> levier se traduit par une corrél<strong>at</strong>ion nég<strong>at</strong>ive entre la vol<strong>at</strong>ilité à un instant donné <strong>et</strong> les<br />

ren<strong>de</strong>ments antérieurs, ce qui signifie que les mouvements <strong>de</strong> prix à la baisse ont tendance à entraîner<br />

une augment<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> la vol<strong>at</strong>ilité. Il semble d’ailleurs que c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> levier soit à l’origine <strong>de</strong> la casca<strong>de</strong><br />

causale observée par Arnéodo, Muzy <strong>et</strong> Sorn<strong>et</strong>te (1998) sur les marchés d’actions 4 .<br />

En résumé, <strong>de</strong> par la contrainte <strong>de</strong> non arbitrage, il est impossible d’observer <strong>de</strong>s corrél<strong>at</strong>ions signific<strong>at</strong>ives<br />

entre <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>s variables passées <strong>et</strong> les ren<strong>de</strong>ments futurs qui perm<strong>et</strong>traient <strong>de</strong> prédire ces<br />

<strong>de</strong>rniers. En revanche, il est tout à fait possible d’observer - <strong>et</strong> c’est effectivement le cas - d’importantes<br />

corrél<strong>at</strong>ions entre <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>s variables passées <strong>et</strong> la vol<strong>at</strong>ilité future, ceci ne perm<strong>et</strong>tant pas <strong>de</strong><br />

réaliser <strong>de</strong> prédiction sur les ren<strong>de</strong>ments.<br />

Enfin, outre l’existence <strong>de</strong> fortes dépendances entre vol<strong>at</strong>ilité future d’une part, <strong>et</strong> vol<strong>at</strong>ilité <strong>et</strong> ren<strong>de</strong>ments<br />

passés d’autre part, il convient <strong>de</strong> remarquer que globalement, celle-ci a tendance à r<strong>et</strong>ourner à un niveau<br />

moyen, que l’on peut interpréter comme son niveau “normal”. Ce phénomène <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à la moyenne<br />

est bien observé lorsque l’on s’intéresse à la vol<strong>at</strong>ilité prédite par la plupart <strong>de</strong>s modèles usuels : lorsque<br />

l’horizon <strong>de</strong> prévision augmente, on const<strong>at</strong>e que la vol<strong>at</strong>ilité tend vers une même valeur moyenne (voir<br />

Engle <strong>et</strong> P<strong>at</strong>ton (2001) par exemple). Il est alors très intéressant d’étudier le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> relax<strong>at</strong>ion <strong>de</strong> la<br />

vol<strong>at</strong>ilité vers son niveau moyen, ce qui a été réalisé par Sorn<strong>et</strong>te, Malevergne <strong>et</strong> Muzy (2002) <strong>et</strong> dont<br />

nous parlerons un peu plus en détail dans un paragraphe ultérieur.<br />

1.1.3 Autres faits stylisés<br />

Les faits stylisés précé<strong>de</strong>mment évoqués sont les faits stylisés principaux universellement admis. Ce sont<br />

ceux dont doit au moins rendre compte tout modèle <strong>de</strong> cours réaliste. Cela peut sembler peu, mais en fait,<br />

il est déjà assez difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong> manière ad hoc <strong>de</strong>s processus s<strong>at</strong>isfaisant ces quelques restrictions.<br />

Nous en donnerons quelques exemples dans la suite <strong>de</strong> ce chapitre. A coté <strong>de</strong> ces grands faits stylisés,<br />

existent plusieurs autres caractéristiques importantes dont notamment la dissymétrie gains/pertes pour<br />

4 C<strong>et</strong>te interprét<strong>at</strong>ion nous a été suggérée par J.F. Muzy lors d’une convers<strong>at</strong>ion privée.

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