25.06.2013 Views

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

188 7. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dépendance à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s copules<br />

sensible à la différence. Concrètement, la distinction essentielle entre ces <strong>de</strong>ux familles provient du fait<br />

que les copules gaussiennes produisent <strong>de</strong>s événements extrêmes indépendants tandis que les copules <strong>de</strong><br />

Stu<strong>de</strong>nt produisent <strong>de</strong>s événements extrêmes concomitants avec une probabilité non nulle, celle-ci étant<br />

d’autant plus importante que le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> la copule est faible <strong>et</strong> que la corrél<strong>at</strong>ion<br />

est importante. Ceci est clairement illustré par la figure 7.1. où l’on a représenté les réalis<strong>at</strong>ions <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

variables alé<strong>at</strong>oires dont les marginales sont gaussiennes <strong>et</strong> la copule est soit gaussienne soit <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt<br />

avec trois <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, le coefficient <strong>de</strong> corrél<strong>at</strong>ion étant le même : ρ = 0.8.<br />

Pour quantifier c<strong>et</strong>te propension <strong>de</strong>s extrêmes à se produire simultanément, il est commo<strong>de</strong> d’introduire<br />

le coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue λ défini comme la probabilité que l’une <strong>de</strong>s variables, X par<br />

exemple, soit extrême conditionnée au fait que l’autre variable, Y , soit elle-même extrême. Ceci nous<br />

conduit à la définition m<strong>at</strong>hém<strong>at</strong>ique suivante :<br />

λ = lim<br />

u→1 Pr{X > FX −1 (u) | Y > FY −1 (u)} (7.11)<br />

= lim<br />

u→1<br />

1 − 2u + C(u, u)<br />

, (7.12)<br />

1 − u<br />

qui démontre que le coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue n’est fonction que <strong>de</strong> la copule <strong>et</strong> non <strong>de</strong>s<br />

marginales.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> la copule gaussienne, il est démontré que la dépendance <strong>de</strong> queue est nulle pour toute<br />

valeur du coefficient <strong>de</strong> corrél<strong>at</strong>ion (différent <strong>de</strong> un), tandis que pour les copules <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt, elle dépend<br />

à la fois <strong>de</strong> la corrél<strong>at</strong>ion <strong>et</strong> du nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté. Dans le premier cas, on dit que les extrêmes se<br />

produisent asymptotiquement indépendamment alors que dans le second cas ils sont asymptotiquement<br />

dépendants. C<strong>et</strong>te différence <strong>de</strong> comportement est illustrée sur la figure 7.1, où dans le cas <strong>de</strong> la copule<br />

<strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt on remarque que les points se répartissent à l’intérieur <strong>de</strong> fuseaux <strong>de</strong> plus en plus étroits au fur<br />

<strong>et</strong> à mesure que l’on considère les réalis<strong>at</strong>ions <strong>de</strong> plus en plus extrêmes. On observe que ce phénomène<br />

se produit non seulement dans les quadrans inférieur-gauche <strong>et</strong> supérieur-droit, mais aussi dans les <strong>de</strong>ux<br />

autres quadrans, ce qui vient du fait que le coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue n’est pas nul pour les<br />

coefficients <strong>de</strong> corrél<strong>at</strong>ion nég<strong>at</strong>ifs (voir figure 1 dans Malevergne <strong>et</strong> Sorn<strong>et</strong>te (2001b) page 214).<br />

L’utilis<strong>at</strong>ion du coefficient <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> queue nous a permis d’estimer le risque potentiel qu’il y<br />

a à considérer une modélis<strong>at</strong>ion en terme <strong>de</strong> copule gaussienne, <strong>et</strong> il s’avère que pour <strong>de</strong>s corrél<strong>at</strong>ions<br />

élevées entre actifs il est dangereux d’utiliser c<strong>et</strong>te représent<strong>at</strong>ion tant que l’on n’a pas d’idée plus précise<br />

sur la dépendance <strong>de</strong> queue, quantité à laquelle ne nous donne pas accès les tests paramétriques. En eff<strong>et</strong>,<br />

choisir une forme paramétrique <strong>de</strong> la copule revient à fixer a priori l’existence ou non <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong><br />

queue <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> donc pas <strong>de</strong> trancher c<strong>et</strong>te question. Donc, pour aller plus avant, une approche non<br />

paramétrique pourrait s’avérer utile.<br />

7.3.2 Tests non paramétriques<br />

Les tests non paramétriques ont, par rapport aux tests paramétriques, l’avantage d’être beaucoup plus<br />

généraux puisqu’ils ne conduisent pas à imposer a priori <strong>de</strong> modèle. Donc, on peut espérer qu’ils apporteront<br />

une réponse au problème auquel nous sommes désormais confrontés. Diverses métho<strong>de</strong>s d’estim<strong>at</strong>ion<br />

non paramétriques ont vu le jour. Citons notamment les approches basées sur l’estim<strong>at</strong>ion à<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> familles <strong>de</strong> polynômes, tels les polynômes <strong>de</strong> Bernstein (Li, Mikusinski <strong>et</strong> Taylor 1998), <strong>et</strong> que<br />

Durrleman, Nikeghbali <strong>et</strong> Roncalli (2000) passent en revue. Citons encore les métho<strong>de</strong>s s’appuyant sur<br />

<strong>de</strong>s estim<strong>at</strong>eurs à noyau, telle celle développée par Scaill<strong>et</strong> (2000b).<br />

Toutes ces métho<strong>de</strong>s ont l’avantage <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s copules estimées qui sont lisses <strong>et</strong> dérivables en<br />

tout point, ce qui présente un grand nombre d’avantages lorsque l’on souhaite les réemployer à <strong>de</strong>s

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!