25.06.2013 Views

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

354 10. La mesure du risque<br />

ce qui signifie simplement que le risque d’une position croît avec la taille <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te position, <strong>et</strong> plus<br />

précisément, le risque est ici supposé proportionnel à la taille <strong>de</strong> la position risquée. Nous reviendrons<br />

un peu plus loin sur l’hypothèse sous-jacente que suggère un tel axiome.<br />

Enfin, sachant que dans tous les ét<strong>at</strong>s <strong>de</strong> la n<strong>at</strong>ure, le risque X conduit à une perte supérieure à l’actif Y<br />

(c’est-à-dire que toutes les composantes du vecteur X <strong>de</strong> R N sont toujours inférieures ou égales à celles<br />

du vecteur Y ), la mesure <strong>de</strong> risque ρ(X) doit être supérieure ou égale à ρ(Y ) :<br />

AXIOME 10 (MONOTONIE)<br />

∀X, Y ∈ G tel que X ≤ Y, ρ(X) ≥ ρ(Y ). (10.21)<br />

Ainsi posés, ces qu<strong>at</strong>re axiomes définissent ce que l’on appelle les mesures <strong>de</strong> risques cohérentes.<br />

10.2.2 Quelques exemples <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> risque cohérentes<br />

Beaucoup <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> risque communément utilisées aussi bien dans la recherche académique que par<br />

les professionels s’avèrent être non cohérentes au sens <strong>de</strong> Artzner <strong>et</strong> al. (1999). En eff<strong>et</strong>, il est évi<strong>de</strong>nt<br />

que la variance - dont l’utilis<strong>at</strong>ion comme mesure <strong>de</strong> risque remonte à Markovitz (1959) - ne s<strong>at</strong>isfait pas<br />

à l’axiome <strong>de</strong> monotonie. De même, il est aisé <strong>de</strong> montrer que la Value-<strong>at</strong>-Risk n’est généralement pas<br />

sous-additive. Nous rappelons que la Value-<strong>at</strong>-Risk, calculée au seuil <strong>de</strong> confiance α est définie par<br />

DÉFINITION 6 (VALUE-AT-RISK)<br />

Soit X ∈ G supposé à distribution continue. La Value-<strong>at</strong>-Risk, calculée au seuil <strong>de</strong> confiance α ∈ [0, 1]<br />

<strong>et</strong> notée VaRα est<br />

Pr[X + (1 + r) · VaRα ≥ 0] = α. (10.22)<br />

A ce suj<strong>et</strong>, la classe <strong>de</strong>s actifs dont la distribution jointe est elliptique constitue une exception notable<br />

pour laquelle Embrechts <strong>et</strong> al. (2002) ont montré que la VaR est sous-additive, <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure donc une<br />

mesure cohérente <strong>de</strong> risque.<br />

Vue l’utilis<strong>at</strong>ion très répandue <strong>de</strong> la VaR dans le milieu professionel, il était souhaitable d’essayer <strong>de</strong><br />

construire une mesure <strong>de</strong> risque cohérente se rapprochant le plus possible <strong>de</strong> la VaR <strong>et</strong> qui <strong>de</strong> plus<br />

complète l’inform<strong>at</strong>ion fournie par celle-ci, à savoir : conditionnée au fait <strong>de</strong> subir une perte dépassant<br />

la VaR, quelle est, en moyenne, la perte observée. Ceci a conduit à la définition <strong>de</strong> l’Expected Shortfall :<br />

DÉFINITION 7 (EXPECTED SHORTFALL)<br />

Soit X ∈ G supposé à distribution continue. L’Expected Shortfall, calculée au niveau <strong>de</strong> confiance α est<br />

<br />

<br />

X <br />

ESα = −E <br />

X<br />

1 + r ≤ −V aRα . (10.23)<br />

1 + r<br />

Dans le cas où la distribution <strong>de</strong> X n’est pas supposée continue, l’expression <strong>de</strong> l’Expected Shortfall est<br />

un peu plus compliquée (voir Acerbi <strong>et</strong> Tasche (2002) ou Tasche (2002) par exemple).<br />

Lorsque l’on souhaite tenir compte <strong>de</strong>s grands risques, une autre approche, sur laquelle nous reviendrons<br />

en détail dans la section 10.3, consiste à prendre en compte l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s moments d’ordres supérieurs<br />

(à <strong>de</strong>ux). La question concernant la cohérence <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> risques contruites à partir <strong>de</strong>s<br />

moments est abordée par Delbaen (2000) <strong>et</strong> plus particulièrement par Fisher (2001). Ce <strong>de</strong>rnier montre<br />

que toute mesure <strong>de</strong> risque<br />

ρ(X) = −E[X] + a · σp, (10.24)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!