statistique, théorie et gestion de portefeuille - Docs at ISFA

496 A. Evaluation de la conduite du projet de thèse
A.2 Eléments de contexte
A.2.1 Choix du sujet
Après avoir préparé le diplôme d’études approfondies en physique théorique de l’Ecole Normale Supérieure
de Lyon durant l’année scolaire 1999-2000, j’ai décidé de m’inscrire en thèse. A l’issue d’un tel DEA, il
est naturel de choisir un sujet de thèse portant sur la physique statistique ou la physique des particules.
Cependant, il était bien clair pour moi que de tels sujets ne conduisent que rarement à un poste dans la
recherche publique – leur nombre étant extrêmement faible – et ne suscitent presque jamais l’intérêt des
acteurs privés, qui jugent ces thèmes de recherche trop fondamentaux et sans applications concrètes. Ceci
risquait donc de poser quelques problèmes en vue de ma future insertion dans la vie professionnelle et
laissait présager dès le départ d’une nécessaire réorientation à l’issue d’une telle thèse. Aussi, je préférais
d’emblée me détourner de la voie habituelle.
En fait, le domaine de la finance m’attirait depuis longtemps, à tel point que j’avais un instant envisagé
de suivre un DEA de finance plutôt qu’un DEA de physique théorique. Mais, sachant que l’étude des
marchés financiers au moyen des outils de la physique statistique se développait activement en physique,
au sein d’une branche appelée “ éconophysique ”, je m’étais alors résolu à apprendre les bases
de la physique théorique dans le but de réinvestir ces connaissances dans l’étude et la modélisation des
mécanismes à l’œuvre sur les marchés financiers. C’est donc tout naturellement que m’est venu l’idée de
préparer une thèse portant sur la problématique des marchés financiers.
Durant les mois qui ont précédé le début de ma thèse j’ai rencontré et discuté avec de nombreuses
personnes, tant des enseignants et/ou chercheurs en physique et finance que des professionnels, afin
d’obtenir leur avis et conseil sur le choix de thèse que je souhaitais réaliser et sur la meilleure façon d’y
parvenir. J’avoue qu’à ce moment-là les avis que j’ai reçus étaient partagés et que de nombreuses mises
en garde sur les difficultés auxquelles je risquais d’être confronté m’ont été faites. Cependant, cela n’a
nullement entamé mon enthousiasme, et je dirais même qu’au contraire, cela m’a poussé à relever ce qui
m’apparaissait alors comme un véritable défi.
A.2.2 Choix de l’encadrement et du laboratoire d’accueil
Le thème central de ma thèse étant choisi, il me fallait encore trouver un directeur de thèse pouvant
m’encadrer sur un tel sujet ainsi qu’un laboratoire d’accueil. Le choix du directeur de thèse fut en fait
assez rapide, car si de plus en plus de chercheurs s’intéressent à ce domaine encore émergeant qu’est
l’éconophysique, très peu sont à même de diriger une thèse sur ce sujet. C’est donc fort logiquement que
je pris contact avec Didier Sornette, directeur de recherche au CNRS, affecté au Laboratoire de Physique
de la Matière Condensée (Université de Nice – Sophia Antipolis) où il dirige l’équipe de “ physique
pluridisciplinaire ” dont le but est l’étude des phénomènes critiques auto-organisés dans des domaines
aussi divers que la rupture de matériaux, la prédiction des tremblements de terre ou l’étude des marchés
financiers. Très vite nous décidâmes de nous rencontrer, ce qui me permis de découvrir plus en détails
les thèmes de recherche abordés au sein de cette équipe et de prévoir le cadre de ma thèse. Il fut aussi
décidé que j’effectuerais mon stage de DEA au sein de l’équipe, ce qui me permettrait d’une part de me
familiariser avec les thèmes et méthodes que j’aurais à employer au cours de ma thèse, et d’autre part de
vérifier que le travail qui m’attendait en thèse correspondait bien à mes aspirations.
Il apparut aussi assez rapidement qu’il serait très intéressant de s’adjoindre les services d’un professeur
de finance afin d’avoir de réels échanges avec ce milieu, de mieux cerner leurs problèmes et ainsi ne pas
s’égarer dans des recherches stériles car coupées des réalités du monde financier. De plus, cette colla-