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Cet ouvrage a été publié avec le concours et le ... - Cour de France.fr

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envahie. Il est à noter que dans ces populations habituées à la<br />

guerre <strong>et</strong> à la présence <strong>de</strong>s troupes, <strong>le</strong> recrutement est moins<br />

diffici<strong>le</strong> que dans <strong>le</strong> reste du royaume.<br />

Cependant <strong>le</strong> recrutement <strong>de</strong>vient plus faci<strong>le</strong> dans l’intérieur à<br />

la fin du règne à cause <strong>de</strong> la misère. Après une baisse sensib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s<br />

impôts ont recommencé à augmenter sans atteindre toutefois <strong>le</strong><br />

niveau du temps <strong>de</strong> Richelieu. Beaucoup plus graves sont <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> la crise <strong>fr</strong>umentaire <strong>de</strong> 1693-1694 qui déc<strong>le</strong>nche une famine<br />

pendant laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> royaume perd 1,5 millions d’âmes. La crise <strong>de</strong><br />

1709, moins grave, ravive <strong>le</strong>s plaies. Comme <strong>le</strong> roi fait son possib<strong>le</strong><br />

pour éviter à ses troupes <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la famine, il se trouve <strong>de</strong>s<br />

jeunes gens qui s’engagent pour <strong>de</strong>s primes minimes, voire nul<strong>le</strong>s.<br />

«La misère <strong>de</strong>s peup<strong>le</strong>s fut <strong>le</strong> salut <strong>de</strong> l’armée» a dit <strong>le</strong> maréchal <strong>de</strong><br />

Villars. Toutefois il ne faut pas sous-estimer <strong>le</strong> sursaut patriotique<br />

qui se produisit en 1709 au plus fort <strong>de</strong> la crise, à l’appel pathétique<br />

<strong>de</strong> Louis XIV à ses peup<strong>le</strong>s alors que <strong>le</strong> royaume était menacé<br />

d’invasion, ni l’aspect religieux <strong>de</strong> ce sursaut, <strong>le</strong> peup<strong>le</strong><br />

profondément catholique étant reconnaissant à son roi d’avoir<br />

«extirpé» l’hérésie en révoquant l’Edit <strong>de</strong> Nantes. Au bord <strong>de</strong><br />

l’effondrement, la <strong>France</strong> est sauvée par ce sursaut auquel<br />

participèrent <strong>le</strong>s paysans 6 .<br />

III. Les paysans paisib<strong>le</strong>s du XVIIIe sièc<strong>le</strong><br />

La paix revenue, <strong>le</strong>s transformations intervenues pendant <strong>le</strong><br />

règne <strong>de</strong> Louis XIV se confirment. La paix intérieure <strong>et</strong> la sécurité<br />

reposant sur <strong>de</strong>s <strong>fr</strong>ontières bien gardées ont influé sur la mentalité<br />

<strong>de</strong>s Français, en particulier <strong>de</strong>s campagnards. Malgré la persistance<br />

<strong>de</strong> guerres menées hors du territoire, guerre <strong>de</strong> Succession <strong>de</strong><br />

Pologne, Guerre <strong>de</strong> Succession d’Autriche, Guerre <strong>de</strong> Sept Ans,<br />

Guerre d’Amérique, la réalité <strong>de</strong> la guerre s’est éloignée. D’ail<strong>le</strong>urs<br />

<strong>le</strong>s effectifs <strong>de</strong> l’armée n’atteignent plus au maximum que 280000<br />

hommes pour une population passée <strong>de</strong> 20 à 26 millions<br />

d’habitants. Cependant <strong>le</strong> recrutement reste diffici<strong>le</strong> car <strong>le</strong>s Français<br />

répugnent davantage à quitter <strong>le</strong>ur paisib<strong>le</strong> village pour servir. Bien<br />

que fixées par ordonnance, <strong>le</strong>s primes d’engagement augmentent<br />

en fait, suivant en cela la loi <strong>de</strong> l’of<strong>fr</strong>e <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Comme <strong>le</strong>s<br />

autorités veil<strong>le</strong>nt à limiter <strong>le</strong>s abus <strong>de</strong>s recruteurs, <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s se<br />

plaignent d’autant plus qu’el<strong>le</strong>s ont <strong>de</strong>s chances d’être entendues.<br />

Supprimée à la paix, la milice roya<strong>le</strong> est rétablie en 1719, puis en<br />

1726. Les miliciens, qui sont surtout <strong>le</strong>s paysans résistent par <strong>de</strong>s<br />

procédés divers: mariages anticipés, fuite au moment du tirage au<br />

sort, notamment vers <strong>le</strong>s régions côtières proches car la milice<br />

gar<strong>de</strong>-côte est un service sé<strong>de</strong>ntaire moins contraignant, achat <strong>de</strong><br />

remplaçants malgré l’interdiction, ce qui perm<strong>et</strong> aux communautés<br />

6 André Corvisier, La batail<strong>le</strong> <strong>de</strong> Malplaqu<strong>et</strong> 1709. L’effondrement <strong>de</strong> la <strong>France</strong> évité, Paris, 1997.<br />

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