Cet ouvrage a été publié avec le concours et le ... - Cour de France.fr
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Après c<strong>et</strong> historique <strong>de</strong> la question, <strong>le</strong> r<strong>et</strong>rait aujourd’hui, sans<br />
conditions, <strong>de</strong>s troupes soviétiques <strong>de</strong> Roumanie apparaît bien<br />
comme une concession par rapport aux déclarations antérieures <strong>de</strong>s<br />
dirigeants <strong>de</strong> l’URSS. La raison peut en être cherchée dans un désir<br />
<strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> peu coûteux stratégiquement à la veil<strong>le</strong> d’une<br />
conférence au somm<strong>et</strong> souhaité par Moscou.<br />
Le geste doit être cependant plus agréab<strong>le</strong>ment ressenti qu’un<br />
raidissement <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong> force.<br />
Il ne m’appartient pas <strong>de</strong> juger quel<strong>le</strong> a pu être la réaction <strong>de</strong><br />
Belgra<strong>de</strong> à l’annonce du r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s troupes soviétiques <strong>de</strong><br />
Roumanie. Je pense cependant qu’au moment <strong>de</strong> la nouvel<strong>le</strong> crise<br />
idéologique entre l’URSS <strong>et</strong> la Yougoslavie suivie <strong>de</strong> sanctions<br />
économiques, <strong>le</strong> Maréchal TITO verra <strong>avec</strong> satisfaction s’éloigner <strong>de</strong><br />
la <strong>fr</strong>ontière du Banat la division soviétique qui y était <strong>de</strong>puis si<br />
longtemps maintenue, quand bien même c<strong>et</strong>te seu<strong>le</strong> division n’a<br />
constitué qu’une menace plus symbolique que réel<strong>le</strong>.<br />
Sur <strong>le</strong> plan intérieur roumain, comme je l’ai déjà indiqué, je<br />
ne crois pas qu’il y ait lieu d’espérer <strong>de</strong> grands changements à la<br />
suite du départ <strong>de</strong>s troupes soviétiques. Si Moscou l’a ordonné c’est<br />
qu’il juge sans doute <strong>le</strong> pays soli<strong>de</strong>ment tenu en mains par <strong>le</strong> Parti<br />
Ouvrier roumain. La p<strong>et</strong>ite révolte paysanne <strong>de</strong> janvier 1958 qui a<br />
éclaté dans une région où stationnait <strong>de</strong>s troupes soviétiques a pu<br />
être vite réprimée sans l’intervention <strong>de</strong> cel<strong>le</strong>s-ci. Et la population<br />
sait, après <strong>le</strong>s discours <strong>de</strong> Budapest <strong>de</strong> M. KHROUCHTCHEV, que<br />
celui-ci, en cas <strong>de</strong> besoin, n’hésiterait pas à faire rapi<strong>de</strong>ment<br />
repasser la <strong>fr</strong>ontière aux troupes soviétiques en direction <strong>de</strong><br />
Bucarest.<br />
*<br />
Je laisse <strong>le</strong> soin à l’Attaché militaire, qui se rend dans<br />
quelques jours à Ba<strong>de</strong>n-Ba<strong>de</strong>n à la conférence <strong>de</strong>s attachés<br />
militaires dans <strong>le</strong>s pays <strong>de</strong> l’Est, d’exposer à l’Etat - Major <strong>le</strong>s<br />
conséquences <strong>de</strong> la réduction annoncée <strong>de</strong> 55 000 hommes <strong>de</strong>s<br />
effectifs <strong>de</strong> l’Armée roumaine. Le lt-Colonel L’HELGOUACE croit<br />
pouvoir estimer à 270 000 hommes environ <strong>le</strong>s effectifs actuels. La<br />
nouvel<strong>le</strong> réduction, si el<strong>le</strong> est réel<strong>le</strong>ment apliquéé, ne sera donc pas<br />
insignifiante.<br />
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