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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
Chinois croient encore à ces conjurations et en redoutent les effets.<br />
Nos Mongols nous donnèrent également des renseignements sur<br />
la route du mont Boumza à Lhassa, mais, comme nous n’avons pu<br />
les contrôler, nous ne les reproduisons que sous toutes réserves.<br />
Le village de Naptchou est situé sur les bords de la rivière<br />
Kharg-oussou, en thibétain Nap-tchiou. Celle rivière sort du lac<br />
Ando-tsonak, situé à une centaine de verstes à l’ouest du village, et<br />
prend ensuite sa direction vers le sud-est. Après Naptchou<br />
commence le passage du mont Samtyn-kansyr, dont les sommets<br />
sont couverts de neige. Le défilé principal, nommé Lam-liou, est<br />
praticable aux chameaux et même aux voitures. Sur la pente<br />
méridionale du Samtyn-kansyr prend naissance la rivière Ouï-<br />
mouren, qui arrose Lhassa. La route suit d’abord cette rivière. puis<br />
s’engage à travers le mont Djok-so-la. A la sortie du défilé on<br />
rencontre le village de Lka-ghyn-dzoun, qui possède douze maisons<br />
en pierre et des champs cultivés. Au village de Poudo-dzoun, qui a<br />
une trentaine de maisons, on voit sur le Pou-tchiou un pont fort<br />
curieux formé de deux chaînes de fer tendues d’une rive à l’autre et<br />
réunies par des peaux de yacks sur lesquelles sont posées des<br />
planches. Il est bien entendu que ce pont ne sert qu’aux piétons :<br />
les animaux et les voitures passent à gué ou sur la glace.<br />
En tout, de Naptchou à Lhassa on compte 450 lis chinois, ce qui<br />
fait à peu près 270 kilomètres ; le voyage à dos de chameau dure<br />
quatorze jours. Avec des yacks, il en faut une vingtaine. L’un de<br />
nos Mongols, qui avait habité Lhassa pendant six ans, nous donna<br />
sur cette ville de nombreux détails.<br />
Les Mongols donnent à Lhassa le nom de Baroundzou<br />
(Sanctuaire-de-l’Ouest), ou de Mounkhou-dzou (Sanctuaire-<br />
Éternel). Elle est située, d’après les pandits, à une altitude de 3.500<br />
mètres, dans une plaine sur la rive de l’Ouï-mouren (en thibétain<br />
Ki-tchiou), à une journée de marche de l’endroit où cette rivière se<br />
jette dans le Iarou-tsampo. Les maisons sont construites en pierre<br />
et en terre glaise. On y compte une vingtaine de mille habitants,<br />
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