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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
comble de grains, et l’on fait disparaître toute trace de travail. C’est<br />
de là qu’on l’extrait suivant les besoins ; on le grille, puis on le<br />
moud pour faire de la dzamba. Deux hommes ne peuvent en<br />
moudre plus de 16 kilogrammes dans une journée, tant leur<br />
outillage est grossier ; mais il faut aussi tenir compte de la paresse<br />
des ouvriers, surtout lorsqu’il s’agit de travaux agricoles.<br />
Buissons de kharmyk<br />
En dehors de ces champs, le pays qu’arrose la rivière Balghyn<br />
est très riche en kharmyk (Nitraria Scholeri), plante de la famille<br />
des nerpruns, que l’on trouve dans toute l’Asie centrale, de la<br />
Caspienne à la <strong>Chine</strong> proprement dite. Le kharmyk choisit de<br />
préférence un sol humide argilo-salin, où il pousse généralement en<br />
buissons isolés. C’est un arbrisseau touffu, tortu, qui ordinairement<br />
ne dépasse pas 3 pieds ; au Tsaïdam et dans la vallée supérieure<br />
du fleuve Jaune, il atteint souvent de 5 à 7 pieds. Il fleurit en mai ;<br />
ses petites fleurs blanches sont accumulées sur ses branches. Ses<br />
baies ressemblent assez à des grains de groseille ; elles sont d’un<br />
rouge vif et mûrissent vers la fin d’août. Les Mongols les mangent<br />
et les mêlent à leur dzamba ; ils en préparent aussi une boisson.<br />
Tous les oiseaux en sont friands, même les corbeaux ; les<br />
chameaux s’en nourrissent, et les ours descendent des montagnes<br />
du Thibet pour s’en régaler.<br />
Un autre arbrisseau très répandu dans l’Asie centrale est le<br />
tamarin, appelé dans l’idiome local soukhoï-moto ; il en existe<br />
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