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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
première fois dans l’Inde : de là le nom d’Anser indicus que Latham<br />
lui a donné.<br />
Le lendemain de notre arrivée je me rendis avec le préparateur<br />
Koloméitsef vers de petits lacs situés à cinq kilomètres de notre<br />
campement. Sur l’un d’eux, très peu profond, nous vîmes une<br />
soixantaine d’oies, jeunes et vieilles. Je me dirigeai droit vers elles,<br />
tandis que Koloméitsef faisait le tour du lac. Dans l’eau jusqu’à la<br />
ceinture, je pus m’en approcher à soixante-dix pas, et je fis feu. Les<br />
oies s’enfuirent ; mais, apercevant mon compagnon sur l’autre rive,<br />
elles s’arrêtèrent au milieu de l’eau, de sorte que, sans bouger de<br />
place, je pus recharger douze fois mon fusil. A la fin elles se<br />
refugièrent dans les marécages, et nous ramassâmes notre gibier.<br />
Nous avions vingt et une pièces, et plusieurs blessées s’étaient<br />
enfuies avec les autres.<br />
Avec notre arrivée à l’embouchure de la Balema s’achevait le<br />
tracé du lac de Koukou-nor ; il ne nous restait plus à relever qu’une<br />
longueur d’environ vingt-sept kilomètres pour atteindre la rivière<br />
Oulan-Kho-choun, où nous nous étions arrêtés en 1873. Alors se<br />
souleva une question très importante pour nous : quel chemin<br />
allions-nous prendre pour rentrer dans notre pays ? Par le chemin<br />
que nous avions suivi en venant, c’est-à-dire par le Sa-tchéou, le<br />
Khami et la Dzoungarie, la route était plus facile, mais nous risquions<br />
de ne pouvoir nous procurer les chameaux dont nous avions besoin :<br />
tandis que nos mulets pouvaient toujours nous porter jusqu’à l’Ala-<br />
chan, où nous trouverions à discrétion de ces animaux. De plus nous<br />
pourrions par là rectifier nos observations de 1873, qui avaient été<br />
faites avec des instruments très grossiers ; c’est donc cette route<br />
que nous choisîmes définitivement.<br />
Le 6 juillet nous quittâmes les rives du Koukou-nor, dont le bassin<br />
n’est séparé de celui de la rivière de Sining que par un monticule se<br />
rattachant au système du Nan-chan oriental. Immédiatement après<br />
les cols élevés qui font communiquer ces deux bassins, s’étend un<br />
plateau assez vaste, bordé au sud par les montagnes de Donkyr, à<br />
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