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Télécharger - Chine ancienne

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De Zaïssansk au Thibet<br />

et aux sources du Fleuve Jaune<br />

Le sixième jour de notre station près du mont Boumza, nous<br />

avions vu arriver enfin deux fonctionnaires thibétains, accompagnés<br />

du chef du village de Naptchou. Ils nous annoncèrent qu’un<br />

ambassadeur (goutsaf) nous était envoyé par le régent Nomoun<br />

khan, mais que cet ambassadeur avait dû s’arrêter à Naptchou,<br />

malade par suite des fatigues du voyage. De plus ils nous<br />

déclarèrent que par décision de Nomoun khan et des principaux<br />

dignitaires, il nous était absolument interdit de pénétrer dans les<br />

États du Dalaï-lama. Je demandai ce qu’en disait le résident chinois :<br />

on nous répondit qu’on n’avait pas à s’en occuper et que ce dernier<br />

n’avait seulement pas connaissance de notre arrivée. C’était<br />

évidemment un mensonge, et l’autorité chinoise voulait ignorer cette<br />

affaire. Je déclarai à mon tour que, ne sachant pas les motifs pour<br />

lesquels on s’opposait à mon voyage, je voulais voir le principal<br />

ambassadeur, et que, si d’ici à trois jours il n’était pas venu, j’irais<br />

moi-même le trouver à Naptchou. Dès le lendemain l’ambassadeur<br />

arrivait avec sa suite. C’était un personnage très influent à Lhassa,<br />

nommé Tchig-med-tchoïtchor ; il était accompagné des chefs des<br />

trois principaux couvents et des représentants des treize aïmacks qui<br />

composent les domaines du Dalaï-lama. Une riche robe en martre<br />

zibeline le couvrait ; il nous tint un long discours pour nous prouver<br />

que jamais les p.064 Russes n’avaient pénétré dans cet État ; que trois<br />

peuples seulement pouvaient y venir par le nord : les Chinois, les<br />

Tangouts et les Mongols ; et que, comme nous étions d’une religion<br />

différente, le territoire devait nous être interdit. Du reste il ne nous<br />

menaçait pas ; il nous conjurait seulement d’abandonner notre<br />

projet. Quoique cela me fit bien mal au cœur, je répondis que, en<br />

présence de l’opposition de tout un peuple, je consentais à retourner<br />

sur mes pas, mais que je le priais de me donner par écrit les raisons<br />

de la mesure adoptée contre nous. L’ambassadeur me demanda à se<br />

retirer pour en délibérer avec ses compagnons, qui résistèrent<br />

d’abord ; mais, sur mes menaces d’aller à Lhassa malgré eux, ils me<br />

dirent qu’ils allaient rentrer à leur campement et que là ils<br />

rédigeraient en commun la déclaration exigée.<br />

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