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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
Entre-temps, avec l’autorisation du gouverneur, nous avons pu<br />
visiter la ville de Khami. Comme partout en <strong>Chine</strong>, nous y avons<br />
trouvé une population tapageuse et insolente qui accourait de<br />
toutes parts pour voir les yan-gouïls (les diables d’outre-mer), nom<br />
donné à tous les Européens, à quelque nationalité qu’ils<br />
appartiennent ; heureusement les longs bâtons des agents de la<br />
police forçaient de temps à autre cette tourbe à une tenue plus<br />
convenable.<br />
La ville a beaucoup souffert pendant l’insurrection ; cependant,<br />
à l’époque où nous l’avons visitée, elle comptait environ 10.000<br />
habitants, dont 1.500 Chinois, 2.000 Tarantchis, 2.000 Dounghans<br />
et 4.500 soldats.<br />
Khami se compose de trois<br />
villes, entourées de murs<br />
crénelés, deux chinoises et une<br />
tarantchie ; entre ces villes<br />
sont des potagers, des champs<br />
et surtout des ruines.<br />
Comme dans la plupart des<br />
villes chinoises, on trouve un<br />
assez grand nombre de<br />
magasins garnis de<br />
marchandises, venant<br />
généralement de Pékin et<br />
vendues à des prix fabuleux.<br />
Dans la ville tarantchie, il ne se<br />
tient qu’un marché par<br />
semaine. Quelques vieux<br />
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Tarantchis de Khami<br />
arbres et des vignes y ont échappé à la destruction. On y remarque<br />
surtout l’arbre des neuf dragons. C’est un saule (Salix alba) dont le<br />
tronc principal est détruit depuis longtemps et des racines duquel<br />
sont sorties neuf branches creuses bizarrement contournées. Les<br />
Tarantchis le regardent comme un arbre sacré, d’autant plus qu’au