Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
la plaine de Sinin, surtout aux bords du Dankyr et jusque dans le<br />
Koukou-nor ; ce sont les Kirghiz, qui prétendent être venus dans le<br />
pays il y a environ deux cents ans au nombre de 500 familles ; ils<br />
ont conservé leur type et leur culte, mais ils ont complètement<br />
oublié leur langue. Ils s’habillent comme les Dounghans, et ils sont<br />
tous nomades.<br />
Les Tangouts sont très nombreux aux environs de Sinin et dans<br />
la province de Han-sou. Les Chinois, qui les désignent en général<br />
sous le nom de Si-fan (gens de l’Ouest), les divisent en deux<br />
tribus : les Beï-fan ou jaunes et les Kheï-fan ou noirs, les Kara-<br />
Tangouts des Mongols. Les premiers mènent généralement une vie<br />
sédentaire aux environs de la ville et jusqu’au Tétoung-gol ; ils<br />
habitent des fanzas chinoises et s’occupent d’agriculture ; d’autres<br />
mènent une vie à demi nomade ; ils se sont construit des maisons<br />
de bois clans les vallées du Tétoung, mais ils ne s’occupent que de<br />
l’élève du bétail.<br />
Les Kara-Tangouts, ainsi nommés sans doute à cause de la<br />
couleur de leurs tentes, sont tout à fait nomades ; on les rencontre<br />
surtout dans la vallée supérieure du fleuve Jaune.<br />
Le peuple le plus intéressant, quoique peu nombreux, est celui<br />
des Daldys du nord de Sinin, que les Tangouts nomment Kar-loun<br />
et les Chinois Touou-jen ; on évalue leur nombre à 10.000 individus<br />
des deux sexes. Les hommes ressemblent beaucoup aux Chinois ;<br />
ils en portent le costume et se rasent la tête en laissant seulement<br />
une tresse sur la nuque. Mais les femmes se rapprochent beaucoup<br />
plus des femmes russes que des Chinoises ; elles diffèrent de ces<br />
dernières par la physionomie, par le costume et surtout par la<br />
coiffure. Elles séparent leurs cheveux au milieu de la tête, laissent<br />
pendre très bas les tresses de devant et forment par derrière un<br />
gros chignon, qu’elles recouvrent d’une sorte de voile en dalemba<br />
(coutil) gros bleu. Elles y ajoutent un grand nombre de rubans<br />
rouges qui passent dans des anneaux de cuivre de deux à trois<br />
pouces de diamètre, se terminent par des ornements en os, en<br />
158