You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
A neuf heures du soir nous rejoignîmes nos chevaux ; le<br />
cosaque nous attendait. Nous étions tellement las qu’après avoir<br />
absorbé une tasse de thé, nous nous endormîmes profondément,<br />
roulés dans nos couvertures de feutre.<br />
Nous n’avons rapporté de cette excursion que trois plantes<br />
nouvelles, et nous n’avons vu aucun animal.<br />
Il fallait enfin songer à notre voyage au Thibet ; nous résolûmes<br />
de retourner à notre ancien camp de la Source-Bénie, d’y bien<br />
nourrir nos chameaux pendant quelques jours, et, entre-temps,<br />
d’envoyer des émissaires aux Mongols du voisinage pour tâcher<br />
d’obtenir des guides.<br />
Notre retour s’effectua très rapidement. Dès le lendemain<br />
Koloméitsef et Iritchinof se rendirent à cheval dans la vallée que<br />
nous avions vue du haut du glacier et qu’on nous avait assuré être<br />
habitée par des gens du Tsaïdam. Ils revinrent au bout de cinq<br />
jours, nous rapportant de bonnes nouvelles : les Mongols leur<br />
avaient fait un accueil amical, promis des guides et vendu des<br />
moutons et du beurre.<br />
Le lendemain donc nous quittâmes notre terre promise et nous<br />
nous mîmes en route en remontant la rivière Koukou-oussou. Nous<br />
traversâmes le Nan-Chan par une gorge que cette rivière a creusée.<br />
Le défilé n’a pas plus de 3 verstes de longueur, sur une largeur de<br />
100 à 120 mètres et quelquefois moins. Le sentier, bordé de hautes<br />
montagnes presque verticales, était très pénible pour nos chameaux.<br />
Immédiatement après, nous nous trouvâmes dans une vallée<br />
assez vaste où était une excellente source, près de laquelle nous<br />
fîmes notre première halte.<br />
La pente méridionale du Nan-Chan, dans le voisinage de notre<br />
campement, nous parut escarpée et aride. On ne voit de vertes<br />
prairies que sur les bords des ruisseaux. Le sol est composé d’une<br />
argile salée, couverte çà et là d’une herbe chétive et déjà flétrie à la<br />
fin de juillet.<br />
64