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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
Dans la partie orientale, l’altitude du désert d’Ala-chan est entre<br />
1.260 et 1.740 mètres ; il n’y a que le lac salé Djarataï-dabassou<br />
qui soit à 1.080 mètres. C’est l’endroit le plus bas de toute la partie<br />
de l’Ala-chan que nous avons explorée. Comme on doit bien le<br />
penser, cette région n’est pas riche en eau ; les petites rivières qui<br />
prennent naissance dans le versant nord-est du Nan-chan<br />
n’arrosent qu’une étroite bande de terre au pied de la montagne et<br />
se perdent bientôt dans les sables du désert. Il n’y a que l’Etziné-<br />
gol qui, à l’ouest, parcoure un espace un peu plus considérable<br />
avant de former un ou deux lacs, dans lesquels il finit. Une seule<br />
petite rivière prend naissance dans la partie occidentale des monts<br />
Ala-chan, et c’est sur ses bords qu’est bâtie la ville de Dyn-iouan-<br />
in, l’unique cité du pays. Au dire des indigènes, il y a çà et là, dans<br />
l’intérieur, des lacs salés et quelques sources, mais ils n’ont<br />
généralement à leur disposition que l’eau des puits.<br />
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Le climat de l’Ala-chan diffère de celui des autres parties du<br />
désert de Gobi en ce qu’ici les pluies d’été ne sont pas rares ;<br />
cependant la quantité d’humidité n’est pas suffisante, et une<br />
affreuse sécheresse y règne pendant la plus grande partie de<br />
l’année. Les ouragans sont fréquents, surtout au printemps ; et en<br />
hiver la terre ne se couvre pas de neige, parce qu’elle fond aussitôt<br />
qu’elle est tombée. Les chaleurs sont insupportables en été ; il est<br />
surtout presque impossible de vivre au milieu du sable ardent de<br />
Baden-djarin, localité située à quinze jours de marche vers l’ouest-<br />
nord-ouest de Dyn-iouan-in. Au dire des Mongols, les sables,<br />
disposés en petits monticules, s’échauffent excessivement, et « il y<br />
fait chaud comme sous un chaudron ». Le Badan-djarin sert de lieu<br />
d’exil aux criminels de l’Ala-chan.<br />
Le désert d’Ala-chan est aussi monotone sous le rapport de la<br />
vie organique que par son aspect. C’est dans les salines que la<br />
végétation est le plus riche ; les plantes qui y croissent sont toutes<br />
gonflées de sève ; les autres sont difformes et pour la plupart<br />
épineuses. Il est fort rare d’y rencontrer une fleur, et celle-ci<br />
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