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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
peuplier nain ; partout ailleurs il n’y a que des pâturages. La faune<br />
est la même qu’au Thibet : on y voit fréquemment le khoulan, le<br />
dzeyran, le loup, le renard des steppes et le lièvre ; le lagomys y<br />
pullule. Le lac contient énormément de poissons, appartenant tous<br />
au genre Chyzopygopsis ; nous n’y avons vu d’autres pêcheurs<br />
qu’un grand nombre d’oiseaux, tels que pygargues, mouettes et<br />
cormorans. Les oies sauvages (Anser indicus), les macreuses et les<br />
bécassines à pattes rouges y nichent volontiers ; les autres oiseaux<br />
de passage évitent cette région.<br />
Les oiseaux sédentaires sont très nombreux, mais appartiennent<br />
à un petit nombre d’espèces : ce sont principalement des geais, des<br />
fauvettes et des alouettes de marais.<br />
Il est certain que le Koukou-nor a joué un rôle important à<br />
l’époque des grandes migrations des peuples de l’Asie. Placé sur les<br />
confins des nationalités chinoise, tangoute et mongole, possédant<br />
d’excellents pâturages, le bassin de ce lac a dû être le théâtre<br />
d’invasions, de pillages et de luttes sanglantes. Les plus anciens<br />
résidents semblent être les Tangouts, bien que les Chinois leur<br />
donnent le nom de Fan ou de Si-fan, c’est-à-dire étrangers de<br />
l’Occident. Les Mongols de la famille des Eleuthes l’avaient envahi au<br />
dix-septième siècle ; les Chinois en firent la conquête au<br />
commencement du dix-huitième. Ces derniers y introduisirent une<br />
administration régulière, mais le pays n’en fut pas plus tranquille. Il<br />
fut d’abord pillé par les Dzoungars, puis la lutte éclata entre les<br />
Tangouts et les Mongols, et en 1860 l’insurrection dounghane le<br />
ravagea. Aujourd’hui les Tangouts y sont les plus nombreux ; ils<br />
appartiennent à la tribu des Kara-Tangouts, et sont gouvernés par<br />
deux princes nommés vans. Le Tsaï-khaï-van règne dans la partie<br />
occidentale, et le Mour-van dans l’est ; tous deux sont censés relever<br />
de l’amban de Sinin ; en fait, ils sont parfaitement indépendants.<br />
Les Mongols, de leur côté, sont divisés en kochouns ou<br />
bannières, commandés par des princes héréditaires placés sous<br />
l’autorité du gouverneur de Sinin.<br />
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