You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
khyrma de Dzoun-zassak. Sur une distance d’à peu près 180<br />
kilomètres vers l’est, nous longions la chaîne bordière du Thibet,<br />
entourée toujours d’une zone aride inclinée vers le nord. Le sol<br />
consistait en une couche de lœss recouverte par endroits de<br />
kharmyks et de tamarins ; près des sources et dans les endroits<br />
marécageux le roseau croissait en abondance. Non loin de là<br />
brillaient, comme la neige au soleil, les salines incultes situées en<br />
aval du Baïan-gol et du Naïdjin et se prolongeant vers l’ouest. Ce<br />
sont les dernières traces d’une mer intérieure qui, encore de<br />
mémoire d’homme, a couvert tout le Tsaïdam méridional et en a<br />
nivelé le sol à une altitude de 2.760 mètres.<br />
La faune de cette région n’est pas plus riche que sa flore : on y<br />
trouve des lièvres, des renards et des loups, très peu de dzeyrans.<br />
En automne, comme nous l’avons dit, les ours y viennent manger<br />
les baies du kharmyk. Les oiseaux sédentaires sont : le faisan<br />
(Phasianus Vlangalii), le geai du saksaoul, le corbeau, l’alouette et<br />
quelquefois le merle du désert.<br />
p.071<br />
Il nous fallut dix jours pour aller de l’Ara-tolaï à la khyrma<br />
de Dzoun-zassak ; nous marchions sans nous hâter, parce<br />
qu’autrement les observations sont impossibles. Près des ruisseaux<br />
nous rencontrions des campements de Mongols nomades ; les<br />
pâturages dévastés nous expliquaient pourquoi ils les avaient<br />
abandonnés.<br />
La chaîne qui borde le nord du Thibet s’étendait continuellement<br />
à notre droite, et c’est d’après elle que nous nous orientions pour le<br />
relèvement de notre itinéraire. Lorsque nous arrivâmes au défilé du<br />
Nomokhoun-gol, nous ne trouvâmes qu’une différence de 20<br />
verstes avec notre tracé de l’automne précédent.<br />
A une journée de marche du Nomokhoun-gol nous dressâmes<br />
nos tentes près de la iourte de la mère de notre guide Dadaï. Cette<br />
femme, ne voyant pas son fils bien-aimé au milieu de nous, se<br />
précipita à notre rencontre et nous accabla de questions. Rassurée<br />
sur son sort et sur sa santé, elle nous demanda aussitôt s’il n’avait<br />
145