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Télécharger - Chine ancienne

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De Zaïssansk au Thibet<br />

et aux sources du Fleuve Jaune<br />

rencontre toujours les mêmes paysages, le même silence, le même<br />

dénuement. On aperçoit au loin un timide dzeyran ; soudain retentit<br />

le sifflement aigu de la gerboise ou du geai du saksaoul ; on voit<br />

passer une volée de traquets ; puis des heures se passent sans<br />

qu’aucun bruit vienne troubler le silence solennel, sans qu’un seul<br />

être en égaye l’uniformité, excepté toutefois les innombrables<br />

lézards. Cependant le soleil darde ses plus chauds rayons, et pas un<br />

arbre, pas un arbuste ne vous offre un ombrage protecteur, ne fût-ce<br />

que pour quelques minutes. Aucun souffle ne vient rafraîchir le front<br />

du voyageur. Si tout à coup un ouragan s’élève, loin de vous<br />

soulager il ne fait que soulever des tourbillons de sable et de<br />

poussière salée, qui vous suffoquent. L’inexorable soleil brûle jusqu’à<br />

son déclin ; le sol, fortement échauffé, vous rend cette chaleur<br />

jusqu’au matin suivant, et alors apparaît le disque rouge-sang de<br />

l’astre du jour qui brûle de nouveau tout ce qui a pu s’attiédir<br />

pendant la nuit. En hiver, l’aspect général du désert est le même ; il<br />

n’y a de changé que les conditions climatiques. L’insupportable<br />

chaleur fait place à des froids non moins insupportables, auxquels il<br />

est impossible de se soustraire sans abri ni combustible. Il faut que,<br />

chez les quelques plantes qu’on rencontre, la force vitale soit bien<br />

grande, pour qu’elles puissent résister à ces extrêmes et à toutes les<br />

autres rigueurs de cette marâtre nature.<br />

Après avoir passé une nuit près de la ville de Dadjin, dont les<br />

abords, autrefois ravagés par les Dounghans, ne s’étaient point<br />

encore relevés de leurs ruines et se présentaient encore à nous tels<br />

que nous les avions laissés il y a sept ans, nous nous dirigeâmes<br />

vers l’Ala-chan en suivant la route précédemment parcourue ;<br />

seulement cette fois nous avions avec nous deux guides<br />

connaissant assez bien le pays.<br />

p.231<br />

Pendant les trois premiers jours nous rencontrâmes des<br />

Chinois qui gardaient les chevaux de l’État. Après avoir dépassé la<br />

Grande Muraille, qui s’étend à une lieue au nord de Dadjin et ne<br />

présente dans cette partie qu’un mur de six mètres de hauteur,<br />

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