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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
arrivâmes aux bords du Koukou-nor. Ce lac se trouve à cinq<br />
kilomètres de la route que nous suivions actuellement ; mais je fis ce<br />
détour pour pouvoir m’arrêter au bord de l’eau et y organiser une<br />
chasse. Mon espoir ne fut pas trompé ; nous y trouvâmes une grande<br />
quantité de cygnes, d’oies et de canards sauvages. En nous rendant<br />
ensuite du Koukou-nor aux monts Khan-oula, nous traversâmes un<br />
large groupe de rochers de granit. qui forme le prolongement de la<br />
montagne Kara-nourin-oula, limite septentrionale du bassin du<br />
Hoang-ho.<br />
A proximité de notre chemin, à travers ces montagnes, se<br />
trouve le temple de Baïan-toukhoun, qui ne compte pas moins de<br />
trois cents lamas. Au nord de ce couvent finit le territoire d’Ala-<br />
chan, et nous entrâmes dans l’aïmack des Mongols-Ourots, qui<br />
s’enfonce, en triangle aigu, entre l’Ala-chan et le Khalkha. En<br />
revanche il s’étend fort loin vers l’orient, jusqu’au pays des<br />
Tsakhars, en touchant au sud à l’Ordos et au nord à l’aïmack des<br />
Souniouts.<br />
L’extérieur des Ourots rappelle beaucoup plus le type des<br />
Mongols de l’Ala-chan que celui des Khalkhas, mais leur caractère,<br />
fait de ruse et de cupidité, se rapproche de celui de tous leurs<br />
congénères établis sur les confins de la <strong>Chine</strong>. Le coin de leur pays<br />
que nous avons traversé est remarquable par le nombre d’ormes<br />
(Ulmus campestris) que l’on y rencontre. Ils produisent une<br />
impression très agréable au milieu de la nudité du désert.<br />
Malheureusement les indigènes laissent leur bétail en dévorer les<br />
rejetons, et, quand ces arbres mourront, il n’y aura pas de jeunes<br />
pour les remplacer.<br />
Depuis la frontière de l’aïmack des Ourots, entre le 41 e et le 45 e<br />
degré de latitude nord, s’étend la bande centrale du Gobi. Cette<br />
région, à base de granit et de gravier, diffère beaucoup du désert<br />
sablonneux de l’Ala-chan, et est peut-être la plus aride de tout le<br />
désert. Le gravier mélangé de lœss en forme le sol. Le manque<br />
d’eau s’y fait partout sentir ; c’est pourquoi la flore et la faune y<br />
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