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Télécharger - Chine ancienne

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De Zaïssansk au Thibet<br />

et aux sources du Fleuve Jaune<br />

automne plusieurs familles se réunissent et choisissent un domicile<br />

commun pour la nuit ; dans le jour ils vont parfois à de grandes<br />

distances à la recherche de leur nourriture. Ce n’est que le soir,<br />

lorsqu’ils regagnent leur retraite, qu’on peut les chasser avec<br />

succès. Il est vrai qu’il faut alors rester à l’affût à des hauteurs qui<br />

dépassent celle du mont Blanc, sous un froid aigu souvent<br />

accompagné de coups de vent terribles. Comme les oullars<br />

choisissent généralement pour gites de nuit des rochers isolés sur<br />

des crêtes à peu près inaccessibles, c’est là qu’il faut aller se poster<br />

avant le crépuscule et attendre patiemment. Peu après le coucher<br />

du soleil on entend retentir le cri des mâles qui s’appellent, et<br />

bientôt toute la troupe vient se poser à deux cents ou trois cents<br />

pas du logis. Ils se rendent de là en courant à leur nid et passent au<br />

bout du fusil du chasseur. Un coup de feu part : les oiseaux,<br />

surpris, ne s’envolent pas ; ils se jettent seulement un peu de coté.<br />

Après quatre ou cinq minutes, ne voyant personne, ils courent de<br />

nouveau vers leur gîte ; il fait alors très sombre, on ne les voit plus,<br />

mais on entend le cri du chef de la bande. Un nouveau coup de feu<br />

arrête encore la troupe, et cette manœuvre se renouvelle jusqu’à ce<br />

que le chasseur, ayant ramassé ce qu’il a tué, songe à regagner son<br />

bivouac. Ce n’est pas chose facile ; les cailloux roulent sous les<br />

pieds, on glisse, on se heurte dans l’obscurité, parfois on tombe ;<br />

heureusement le feu de la cuisine sert de phare.<br />

Le Mour-oussou, à notre passage, était couvert d’une couche de<br />

glace de plus de deux pieds d’épaisseur. En suivant toujours notre<br />

ancien chemin, nous atteignîmes la petite rivière Tchiou-Nagma, où<br />

se réunissent les trois routes qui mènent du Koukou-nor au p.067<br />

Thibet par le Tsaïdam. Nous avions pris celle du milieu en 1872-<br />

1873 ; cette fois nous avons préféré la plus orientale : c’est la plus<br />

longue, mais la moins difficile, et l’on est sûr de n’y manquer ni<br />

d’eau ni de fourrage.<br />

Au mont Tsagan-obo nous nous arrêtâmes pendant quatre jours,<br />

à cause d’une maladie du cosaque Garmaïef. Pendant ce repos forcé<br />

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