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Télécharger - Chine ancienne

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De Zaïssansk au Thibet<br />

et aux sources du Fleuve Jaune<br />

pentes : les Tangouts ne la vendent pas, et les Chinois n’osent<br />

pénétrer dans cette région. Nous en avons récolté une racine qui,<br />

humide, pesait dix kilogrammes et demi, et, séchée, cinq<br />

kilogrammes.<br />

Quand nous atteignîmes le plateau du Djakhan-fidza (3.540<br />

mètres), la chaleur qui nous avait caressés au bord du Baga-gorghi,<br />

fit place au froid, et rien de meilleur ne nous attendait au bord de la<br />

rivière Oumou, où nous arrivâmes six jours après. Ce cours d’eau,<br />

qui est un affluent du Baga-gorghi, coule au pied p.216 d’une gorge<br />

tournée vers le nord et dont les pentes sont couvertes d’une<br />

épaisse forêt de sapins et de genévriers. Les sapins y atteignent<br />

des proportions colossales : nous en avons vu qui avaient de vingt-<br />

cinq à trente-trois mètres de hauteur. Au bord de la rivière ils<br />

étaient remplacés par des trembles et des bouleaux.<br />

Les cosaques envoyés en reconnaissance vinrent nous dire qu’il<br />

avait, à quarante kilomètres de l’endroit où nous campions, une<br />

assez grande rivière nommée Tchourmyn ; nous résolûmes de nous<br />

y rendre. Nous y arrivâmes après un voyage de deux jours à<br />

travers un défilé sauvage et difficile. Les parois de la gorge où coule<br />

le Tchourmyn sont très escarpées et formées de sable et de lœss<br />

entremêlés de gravier. Le sentier que nous suivions était étroit, et<br />

la descente était très pénible, à cause des cailloux qui roulaient<br />

sous les pieds de nos bêtes. En maints endroits saillissaient des<br />

masses énormes de granit qui surplombaient et semblaient tenir à<br />

peine au sol. Parvenus au bord de la rivière, nous y trouvâmes dans<br />

tout leur épanouissement les feuilles des arbres et des buissons.<br />

Les plantes herbacées étaient en pleine floraison ; mais, si les<br />

espèces en étaient très variées, les spécimens de chaque espèce<br />

étaient peu nombreux et couvraient mal le sol. De plus ces fleurs,<br />

poussées au milieu des cailloux et de la terre glaise, ne charmaient<br />

ni l’œil par la vivacité de leurs couleurs, ni l’odorat par leur parfum.<br />

Notre bivouac près de la rivière Tchourmyn était établi dans une<br />

charmante localité, près d’un petit ruisseau, sous l’ombrage des<br />

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