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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
encore l’irrigation n’y est pas abondante. Au nord coule<br />
l’Ouroungou, et au sud le Tian-Chan donne naissance à un grand<br />
nombre de petits cours d’eau qui disparaissent en arrivant dans la<br />
plaine. Il n’y a que deux tributaires du lac Aïar, le Tsin-chouï et<br />
l’Oulan-Oussou, ainsi que la rivière Kiilyn, affluent de l’Ebi-nor, qui<br />
abreuvent la région méridionale. Les sources y sont rares et<br />
presque toujours salées, les puits encore plus rares ; il n’y a qu’en<br />
été, lors de la fonte des neiges des montagnes, qu’ou rencontre des<br />
torrents qui parfois se creusent des lits profonds.<br />
En général le climat de cette région est caractérisé par une<br />
extrême sécheresse et par un violent contraste entre les chaleurs<br />
de l’été et les froids de l’hiver. L’automne est la meilleure saison :<br />
le ciel y est presque continuellement pur et serein, et les chaleurs<br />
ne sont plus accablantes. Le 11 octobre, à une heure après midi, le<br />
thermomètre marquait + 15 degrés ; il est vrai que le 23 du même<br />
trois, au lever du soleil, après une chute de neige, il descendait à —<br />
26°, 2, et en décembre, du 5 au 10, le mercure gelait toutes les<br />
nuits dans nos instruments. Le printemps vient de très bonne<br />
heure. Nous avons constaté 27°, 2 au mois d’avril ; en été les<br />
chaleurs sont torrides, mais les pluies ne sont pas rares.<br />
Une particularité caractéristique du climat de la Dzoungarie et de<br />
toute l’Asie comprise entre la Sibérie et l’Himalaya consiste dans la<br />
violence des orages printaniers. Ces orages, qui viennent<br />
ordinairement de l’ouest ou du nord-ouest, éclatent aussi en hiver,<br />
moins souvent en été, presque jamais en automne. Ils s’élèvent<br />
généralement entre dix et onze heures du matin, rarement vers midi,<br />
et ne se calment qu’au coucher du soleil ; l’intensité du vent est alors<br />
si considérable que l’air se remplit de nuages de sable et de poussière<br />
qui aveuglent et étouffent les gens et obscurcissent le soleil.<br />
La flore du désert de Dzoungarie est extrêmement pauvre et<br />
diffère très peu de celle des localités les plus sauvages du Gobi ;<br />
dans la région accidentée qui couvre la partie occidentale, la vie<br />
végétale est un peu plus abondante, mais partout les arbres sont<br />
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