You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
tous les indigènes de l’Asie centrale, il est très poltron. Cependant<br />
les Mongols n’en parlent qu’avec terreur, et affirment qu’au<br />
printemps, lorsqu’il est affamé, il n’hésite pas à attaquer l’homme.<br />
La vérité paraît être que les herbes alpestres constituent le fond de<br />
sa nourriture. Nous avons déjà vu qu’à l’automne il descend dans<br />
les plaines du Tsaïdam pour se régaler des baies de kharmyk. Il<br />
mange aussi de petits animaux qu’il prend par surprise ; il poursuit<br />
surtout le lagomys des prairies (Lagomys ladacencis) ; c’est dans<br />
son terrier qu’il le cherche. Il est curieux de constater que dans ses<br />
chasses il est toujours suivi d’un ou de plusieurs corsacs, qui<br />
profitent de sa pesanteur et sa maladresse.<br />
Lorsque le lagomys voit son terrier éventré par l’ours, il saute pour<br />
lui échapper, et c’est presque toujours un des corsacs qui le happe.<br />
Ours et corsacs<br />
Nous avons été témoins d’une scène de ce genre près des<br />
sources de l’Ouïan-harza. L’ours déterrait le lagomys avec beaucoup<br />
de précaution, mais quatre p.048 renards étaient là qui s’emparaient<br />
des bêtes chassées de leur refuge. L’ours, mécontent de cette<br />
indélicatesse, se fâchait et se jetait quelquefois sur les intrus sans<br />
99