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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
A notre grande surprise nous vîmes dans l’Ala-chan un passage<br />
d’oiseaux assez considérable, non seulement de grands comme les<br />
cygnes, les oies, les grues, mais aussi de menues espèces, telles<br />
que roitelets, gobe-mouches, gorges-bleues, moineaux des joncs,<br />
canepetières. Le plus fort passage fut du 10 août au 20 septembre ;<br />
plus tard nous ne vîmes plus que des individus isolés.<br />
Nous nous apprêtions à franchir les sables du Tyngheri, quand<br />
nous vîmes venir à nous trois Mongols, émissaires du prince d’Ala-<br />
chan, parmi lesquels notre vieille connaissance Moukdoï. En leur<br />
honneur nous fîmes une halte d’un jour près de la source de Baïan-<br />
boulyk. Sur un petit marais voisin de cette source nous aperçûmes<br />
une grande quantité de bécassines tellement fatiguées de leur<br />
voyage que nous pouvions les prendre à la main. Puis en deux<br />
étapes nous atteignîmes le lac salé de Serik-dolon, qui est situé<br />
tout au milieu des sables et n’a pas plus de deux cent cinquante<br />
mètres de circonférence. Le sel y forme une couche assez épaisse,<br />
que l’eau recouvre de quinze centimètres de hauteur ; il est bordé<br />
de roseaux, et près de là on a creusé un puits assez profond, où<br />
nous trouvâmes une dizaine de seaux d’eau assez douce. A partir<br />
de ce lac nous fîmes environ quinze kilomètres à travers des sables<br />
mouvants, où la route est indiquée par des tas de pierres placés à<br />
une grande distance les uns des autres. Puis, après avoir dépassé le<br />
temple de Sokto-Kouri, nous eûmes une route carrossable jusqu’à<br />
la ville de Dyn-iouan-in. Cette ville est à 1.500 mètres d’altitude ;<br />
nous y arrivâmes le 24 août, par une chaleur terrible, et nous y<br />
campâmes, dans une fanza qu’on nous avait préparée en dehors du<br />
mur d’enceinte.<br />
Cette ville est connue des Chinois sous le nom de Va-ïan-fou, et<br />
des Mongols sous celui d’Alacha-iamin. C’est l’unique ville du pays<br />
d’Ala-chan ; elle est située, comme nous l’avons dit, à quinze<br />
kilomètres à l’ouest de la chaîne de montagnes, sur une petite<br />
rivière qui prend sa source près du sommet du mont Bougoutouï.<br />
De même que toutes les villes de cette partie de la <strong>Chine</strong>, elle est<br />
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