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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
Toutes nos affaires furent du reste rapidement réglées et<br />
nous nous remîmes en route, emmenant avec nous deux<br />
chameliers et un guide idiot. Si le Dzoun-zassak avait craint de<br />
nous donner un homme qui nous aurait fourni des renseignements,<br />
il avait bien choisi, car celui-ci s’en allait toujours en tête de la<br />
caravane, marchant droit devant lui comme un automate.<br />
Nous reprîmes le chemin que nous avions déjà suivi en<br />
novembre 1872 et en février 1873 ; seulement nous passâmes le<br />
Baïan-gol à 8 ou 9 verstes plus bas qu’à cette époque ; sa largeur<br />
est ici d’environ 60 mètres.<br />
Tout autour du Baïan-gol, jusqu’à une distance de 25 verstes, on<br />
ne voyait que salines et marécages ; aux endroits où il y avait<br />
moins de sel et des sources plus abondantes on trouvait de bons<br />
pâturages et des Mongols nomades. Plus loin s’étendaient des<br />
sables mouvants que les vents accumulaient en collines plus ou<br />
moins hautes, et parmi lesquelles croissait le saksaoul.<br />
A l’extrémité septentrionale se trouve un grand marécage,<br />
l’Irghitzyk, que traverse la rivière Balgantaï. Celle-ci prend plus loin<br />
vers l’ouest le nom de Boulounghir-gol ; c’est le même cours d’eau<br />
que nous avons traversé en août 1879. Tout près de l’Irghitzyk<br />
abondent des sources dont l’eau est excellente et qui sont bordées<br />
de roseaux. Les Mongols ne profitent guère de ces pâturages, parce<br />
que dans cette région ils redoutent les Oronghyns.<br />
L’Irghitzyk est à 150 mètres plus haut que la vallée du Baïan-<br />
gol ; c’est le dernier marécage du Tsaïdam du côté du Koukou-nor ;<br />
c’est aussi le dernier endroit où nous ayons rencontré le Phasianus<br />
Vlangalii. Pendant notre halte de vingt-quatre heures nous avons<br />
tué un grand nombre de ces oiseaux ainsi que des canards<br />
sauvages, qui probablement y avaient séjourné l’hiver, car ce<br />
n’était pas encore la saison du passage. Dans les sources déjà<br />
libres de glace, nous prîmes un grand nombre de poissons des<br />
mêmes espèces que celles que nous avions pêchées l’automne<br />
précédent dans le Baïan-gol.<br />
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