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De Zaïssansk au Thibet<br />
et aux sources du Fleuve Jaune<br />
Au commencement d’août le temps se gâta de nouveau ; il<br />
pleuvait presque tous les jours ; il semblait que le ciel voulût se<br />
dédommager du repos qu’il nous avait laissé en juillet. Nous<br />
gagnâmes la région voisine des pentes de l’Ala-chan qui seules nous<br />
séparaient du désert. Cette région montagneuse forme l’extrémité de<br />
la chaîne qui, du fleuve Jaune, s’étend vers Sa-tchéou et le Lob-nor<br />
et qui, plus loin, se développe en un haut plateau. Elle est presque<br />
entièrement déboisée, et l’on y voit même peu d’arbustes ; en fait<br />
d’herbes il n’y a que le dyrissoun et la camomille sauvage. Presque à<br />
chaque mètre de la descente on voit les montagnes devenir plus<br />
stériles : sur leur versant domine l’argile. Les formes de cette chaîne,<br />
au moins dans la partie que nous avons reconnue, ne sont pas trop<br />
sauvages ; les rochers, formés de schiste argileux, ne sont pas<br />
hauts, et les défilés, assez étroits, sont tous perpendiculaires à la<br />
crête. Il y a peu d’eau, et, même dans cette saison, nous y avons vu<br />
des rivières complètement desséchées. Après être descendus, nous<br />
nous arrêtâmes à deux kilomètres de la ville de Dadjin, où nous<br />
n’étions plus qu’à 1.920 mètres d’altitude. La fraîcheur des<br />
montagnes fit subitement place à une chaleur intolérable, et, dès<br />
que nous eûmes dressé nos tentes, éclata un violent ouragan qui<br />
remplit l’air d’une poussière suffocante. C’est ainsi que le désert nous<br />
souhaitait la bienvenue !<br />
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