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prospective et planification territoriales - La prospective

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PROSPECTIVE ET PLANIFICATION TERRITORIALES<br />

113<br />

I. LE REGISTRE DE LA DEMARCHE DE PROJET<br />

Un proj<strong>et</strong> de territoire est une démarche globale qui vise à définir :<br />

- un ensemble d’objectifs cohérents <strong>et</strong> coordonnés à atteindre progressivement dans<br />

une durée donnée,<br />

- un cadre opérationnel pour l’ensemble des actions collectives possibles,<br />

- un cadre de pensée susceptible de faire sens pour la population, pour les acteurs <strong>et</strong><br />

les habitants d’un territoire.<br />

C’est donc à la fois un outil de travail « pragmatique » <strong>et</strong> un outil de communication <strong>et</strong> de<br />

débat avec les citoyens.<br />

C<strong>et</strong>te approche mixte, composite, correspond à une innovation majeure dans le champ de<br />

l’aménagement. Jusqu’alors le débat avec le public était absent ou très lacunaire, en général<br />

placé en aval de la définition du proj<strong>et</strong>. Le dialogue, c'est-à-dire le partage des intentions<br />

avec les citoyens, n’avait pas lieu ou se tenait dans de mauvaises conditions, souvent de<br />

façon conflictuelle avec des risques de blocage, de ralentissement des processus<br />

opérationnels <strong>et</strong> souvent de surcoût, sur un fond général de développement des recours<br />

contentieux.<br />

<strong>La</strong> notion de Proj<strong>et</strong> de territoire peut être considérée comme une tentative pour remédier à la<br />

mauvaise efficacité des dispositifs liés aux politiques d’aménagement. Ce r<strong>et</strong>our de la<br />

citoyenn<strong>et</strong>é dans le champ de l’aménagement a été marqué en partie par les deux lois<br />

d’aménagement du territoire <strong>et</strong> d’urbanisme (lois Voyn<strong>et</strong> <strong>et</strong> SRU).<br />

Paradoxalement, l’importance accordée au débat avec la société civile se traduit par un<br />

renouvellement des bases mêmes de l’action <strong>et</strong> des politiques d’aménagement. L’exigence<br />

de communication avec le public provoque des eff<strong>et</strong>s sur la construction même du proj<strong>et</strong>,<br />

elle en modifie le sens, la portée, la logique. Elle implique de se poser d’entrée de jeu la<br />

question : quel territoire-société voulons-nous ? Il ne s’agit plus seulement d’un débat<br />

technique confiné aux spécialistes, aux aménageurs <strong>et</strong> aux politiques, mais d’abord un débat<br />

de philosophie sociale <strong>et</strong> un débat politique.<br />

Il en résulte un important renouvellement des méthodes <strong>et</strong> des mécanismes de conception<br />

des proj<strong>et</strong>s dont la notion de proj<strong>et</strong> de territoire est l’expression globale. Les « fils » se<br />

nouent autrement que dans la logique antérieure. <strong>La</strong> logique antérieure était marquée par un<br />

mécanisme de pensée linéaire : une intention de l’acteur politique, une projection d’ordre<br />

prévisionnel, un choix d’orientation stratégique, l’affinement opérationnel, la<br />

programmation, la prise de décision <strong>et</strong> la mise en œuvre. Dans un processus de proj<strong>et</strong><br />

territorial « moderne », les étapes sont plus itératives <strong>et</strong> la question de base est plus<br />

globale <strong>et</strong> plus politique : quel devenir pour ce territoire <strong>et</strong> quel territoire pour une future<br />

société locale ? En bonne logique, le processus doit « commencer » par le débat qui doit lui<br />

indiquer un sens <strong>et</strong> non plus en aval, une fois les options stratégiques prises.<br />

L’acteur public doit être en capacité d’amorcer un tel débat, d’aller vers le public avec sa<br />

propre représentation du souhaitable. Il est obligé de « dire » ce qu’il veut <strong>et</strong> comment il le<br />

veut. Ce que le public attend de l’acteur public, c’est qu’il lui donne une « vision » des<br />

choses, sa vision des choses, afin d’en débattre <strong>et</strong> d’aboutir à des consensus au-delà des

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