prospective et planification territoriales - La prospective
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PROSPECTIVE ET PLANIFICATION TERRITORIALES<br />
139<br />
appliquée à l’environnement 103 . Sur un plan sociétal, Jean-Charles Castel regarde les<br />
expériences de concertation actuelles « comme la forme balbutiante d’une régulation sociale<br />
en train de s’expérimenter, pour passer du risque zéro garanti par les institutions <strong>et</strong> la<br />
science, à un niveau de risque construit <strong>et</strong> accepté collectivement, par une nouvelle forme de<br />
contrat social dans laquelle l’implication individuelle aura remplacé l’aliénation<br />
républicaine. 104 »<br />
<strong>La</strong> « démocratie participative » dans les démarches <strong>territoriales</strong> est un mouvement qui<br />
dépasse largement les frontières nationales, déjà fortement affirmé dans de nombreuses<br />
démarches de Pays <strong>et</strong> qui peut <strong>et</strong> devrait trouver des applications dans le cadre de certains<br />
SCOT. <strong>La</strong> <strong>prospective</strong> territoriale qui se donne comme un « construit collectif » est un outil<br />
privilégié pour mener des expériences participatives. Elle a la vertu de favoriser le débat <strong>et</strong><br />
la discussion sur la construction des représentations de l’avenir. C’est parce qu’elle suscite<br />
des débats sur les chemins du futur possible qu’elle perm<strong>et</strong>, en partie, de dépasser certains<br />
conflits dits ou non dits de la réalité actuelle en créant des possibilités de convergence sur<br />
les intentions situées dans un futur plus ou moins lointain. Ces convergences sont le résultat<br />
d’un processus collectif.<br />
Il se développe ainsi une exigence croissante d’expression collective concernant la relation<br />
d’une société à son avenir, pour plusieurs raisons déjà évoquées (2è partie, §-II-4°<br />
« Construire des visions du futur implique une dimension participative, une vision<br />
partagée. ») que nous rappelons :<br />
- <strong>La</strong> science apporte plus d’interrogations que de réponses ; le dire de l’expert <strong>et</strong> le<br />
savoir scientifique ne sont plus les (seules) références.<br />
- L’incertitude est la règle, la certitude l’exception.<br />
- Le niveau culturel de nos concitoyens est tel aujourd’hui qu’il n’est plus possible de<br />
faire l’impasse sur leurs avis.<br />
- Le risque d’un éclatement social des contradictions au cas où les choses ne se<br />
passeraient pas comme souhaité <strong>et</strong> annoncé.<br />
2- L’importance du pilotage de la démarche<br />
Pour Edith Heurgon, la gouvernance peut être envisagée comme « un système de<br />
responsabilités partagées dans lequel existe une autorité de pilotage, celle du chef<br />
d’entreprise ou de l’élu 105 … ». Le terme de « gouvernance » prend le sens d’organisation du<br />
processus territorial.<br />
<strong>La</strong> nature du jeu relationnel qui se développe entre les élus/décideurs, les acteurs qui pilotent<br />
la démarche, le cercle des principaux acteurs institutionnels, socio-économiques <strong>et</strong><br />
associatifs impliqués, les experts externes <strong>et</strong> les « citoyens » ou les populations intéressées<br />
par les options proposées, configure ces processus territoriaux envisagés. Certaines<br />
situations qui en résultent, nous l’avons écrit, sont favorables ou pénalisantes pour un<br />
exercice de <strong>prospective</strong> territoriale.<br />
103 Jacques Theys : « <strong>La</strong> gouvernance, entre innovation <strong>et</strong> impuissance : le cas de l’environnement », in<br />
Aménagement durable : défis <strong>et</strong> politiques (S. Wachter <strong>et</strong> J. Theys, directeurs d’ouvrage), éditions de l’Aube-<br />
D.A.T.A.R, collection Bibliothèque des territoires, 2003, 195 p.<br />
104 J.C. Castel : « Généalogie <strong>et</strong> caractères de la postmodernité », intervention au colloque « L’imaginaire<br />
aménageur en mutation », Grenoble, 31 janvier <strong>et</strong> 1 er février 2002.<br />
105 Edith Heurgon, « Les dirigeants doivent associer les acteurs de base à leurs décisions », interview dans<br />
Libération (7 juin 2003).