prospective et planification territoriales - La prospective
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86 TRAVAUX ET RECHERCHES DE<br />
PROSPECTIVE – N°24<br />
au cours de la première moitié du XX e siècle. Mais elle supposait que la puissance publique,<br />
l’Etat, tienne en mains les leviers de commande, ce qui était le cas, <strong>et</strong> que la société civile,<br />
globalement « joue le jeu » sans trop se poser de questions : l’accès à la société de<br />
consommation pour tous, le bien-être individuel, une ambiance euphorisante, une société<br />
jeune. Ces facteurs représentaient autant de dimensions convergentes <strong>et</strong> compatibles avec<br />
l’activité planifiante multidimensionnelle des pouvoirs publics. <strong>La</strong> fin de c<strong>et</strong>te époque de<br />
« <strong>planification</strong> heureuse » correspond à un nouveau contexte, fondamentalement différent,<br />
qui appelle, suscite de nouveaux outils, de nouveaux concepts…<br />
b) De la <strong>planification</strong> spatiale à la « <strong>planification</strong> stratégique »<br />
• Un virage s’est engagé entre 1985 <strong>et</strong> 1990 pour passer de la notion de SDAU à l’idée de<br />
<strong>planification</strong> stratégique. C<strong>et</strong>te tentative de renouvellement de la <strong>planification</strong> spatiale<br />
intercommunale, désormais décentralisée depuis 1983, s’est appuyée sur un exemple<br />
emblématique « Lyon 2010 ». L’idée majeure, bien qu’à l’époque encore confusément<br />
exprimée, était de s’attacher à un proj<strong>et</strong> territorial, global <strong>et</strong> à long terme, avant de le<br />
décliner en termes d’organisation spatiale <strong>et</strong> de document d’urbanisme. Il s’agissait de<br />
privilégier une approche décloisonnée du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> des « nouvelles » thématiques, <strong>et</strong>,<br />
pour « Lyon 2010 », largement ouverte sur la société civile, préparée grâce à un vaste<br />
programme de réunions <strong>et</strong> de débats publics.<br />
« Lyon 2010 » a inspiré <strong>et</strong> a permis, dix ans après, « Millénaire 3 », mais n’a pas entraîné un<br />
vaste mouvement de révision des schémas directeurs selon les nouveaux principes de<br />
<strong>planification</strong> stratégique. Il y eut un espoir, un regain d’intérêt marqué par le colloque de<br />
M<strong>et</strong>z 70 du 8 <strong>et</strong> 9 avril 1992, « <strong>La</strong> <strong>prospective</strong> dans la <strong>planification</strong> urbaine <strong>et</strong> territoriale »,<br />
mais le concept est resté sans véritable lendemain. A l’issue de la décentralisation de<br />
l’urbanisme, hormis quelques exemples, les intercommunalités ne se sont pas appropriées<br />
les schémas directeurs qui gardaient l’image négative d’un outil peu fiable <strong>et</strong> contraignant<br />
pour le développement. <strong>La</strong> voie vers le proj<strong>et</strong> de territoire s’est davantage constituée au<br />
travers de la tradition des démarches de développement local <strong>et</strong> du développement des<br />
intercommunalités rurales que par celle de la <strong>planification</strong>. Enfin la décentralisation, au<br />
cours de c<strong>et</strong>te même époque des années 90, a généré de la <strong>prospective</strong> territoriale grâce aux<br />
régions <strong>et</strong> non par le biais des intercommunalités. Peut-on avancer que la démarche « Pays<br />
basque » (restée sans lendemain) s’est située à la convergence des influences, sensiblement<br />
différentes, de « Lyon 2010 » <strong>et</strong> de « Limousin 2007 » ?<br />
Pour les tenants de la <strong>planification</strong> stratégique, l’aspect organisation du territoire doit se<br />
doubler d’un vol<strong>et</strong> de programmation alors que les lois 71 ont créé deux procédures distinctes<br />
sans correspondance de périmètres.<br />
Si le ministère de l’Equipement a échoué à promouvoir une <strong>planification</strong> intercommunale<br />
décentralisée, il a su impliquer ses services extérieurs dans un positionnement territorial,<br />
réinsuffler des compétences d’analyse des territoires avec une forte dimension stratégique.<br />
Les exercices de <strong>planification</strong> territoriale stratégique (EPTS), notamment qui ont pu se<br />
développer dans ce contexte de renouvellement du management des DDE, ont permis de<br />
préfigurer les directives <strong>territoriales</strong> d’aménagement (DTA) <strong>et</strong> de faire progresser l’idée de<br />
territorialiser certaines politiques nationales en tenant compte des contraints locales.<br />
70 « <strong>La</strong> <strong>prospective</strong> dans la <strong>planification</strong> urbaine <strong>et</strong> territoriale, les grands enseignements du Colloque, M<strong>et</strong>z, 8-<br />
9 avril 1992 », MELTE-Direction de l’Architecture <strong>et</strong> de l’Urbanisme / Fédération nationale des agences<br />
d’urbanisme.<br />
71 Les lois LOADDT (Voyn<strong>et</strong>) <strong>et</strong> SRU.