prospective et planification territoriales - La prospective
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PROSPECTIVE ET PLANIFICATION TERRITORIALES<br />
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• Il y a des territoires sans stratégie explicite, voire sans espoir d’en construire une à plus<br />
ou moins court terme si on qualifie le terme par :<br />
- des finalités à un horizon de long terme (que voulons-nous pour ce territoire à dix,<br />
vingt ou trente ans ?);<br />
- des choix (susceptibles de peser sur le cours des choses) <strong>et</strong> des lignes d’action<br />
(échelonnées dans le temps <strong>et</strong> agencées dans l’espace) ;<br />
- des choix mis en débat, reconnus <strong>et</strong> partagés par les principaux acteurs du territoire<br />
de façon suffisante pour servir de référence à leur action.<br />
L’obj<strong>et</strong> d’une pensée <strong>et</strong> d’une action pour un territoire qui viserait une telle perspective est<br />
de mobiliser <strong>et</strong> d’utiliser ses ressources pour globalement contribuer à une dynamique qui va<br />
le situer dans les univers (à toutes sortes d’échelles) mouvants <strong>et</strong> incertains de l’économie<br />
mondiale <strong>et</strong> de la compétition entre les territoires. Gagner du poids <strong>et</strong> de l’influence, corriger<br />
les faiblesses <strong>et</strong> les handicaps.<br />
L’ambition territoriale peut, selon les situations, être favorisée ou pénalisée pour des raisons<br />
de fond <strong>et</strong> pour des raisons de « gouvernance », liées aux jeux d’acteurs <strong>et</strong> aux volontés<br />
d’innovation.<br />
Il s’agit notamment de bien de comprendre les raisons de fond qui vont modeler les<br />
transformations des territoires <strong>et</strong> des sociétés locales, <strong>et</strong> d’en débattre, pour trouver les voies<br />
d’une organisation d’un territoire <strong>et</strong> d’une réelle <strong>planification</strong> <strong>prospective</strong> <strong>et</strong> stratégique.<br />
Par rapport au besoin d’expression d’une ambition stratégique forte (dont le degré sera<br />
d’intensité très variable), les positionnements des territoires dans un processus (de longue<br />
durée) de « management stratégique » seront d’une extrême disparité selon la volonté <strong>et</strong> les<br />
moyens mis en œuvre, les habitudes de dialogue <strong>et</strong> de coopération intercommunaux <strong>et</strong> interinstitutionnelles,<br />
les traditions de proj<strong>et</strong> <strong>et</strong>/ou de <strong>planification</strong> urbains, la nature des enjeux <strong>et</strong><br />
de leur perception, la conscience qui induit des besoins d’innovation dans le champ de la<br />
gouvernance territoriale locale, les jeux des acteurs…. Le sens du terme « proj<strong>et</strong> stratégique<br />
de territoire » n’aura pas la même signification ici <strong>et</strong> là. Les déterminants sont multiples <strong>et</strong><br />
en interaction.<br />
<strong>La</strong> pensée <strong>et</strong> les démarches « stratégiques » ne pourront pas être ordonnées par le haut. Les<br />
déterminants locaux vont les favoriser ou les dissuader <strong>et</strong> par ricoch<strong>et</strong> l’importance de la<br />
<strong>prospective</strong> dans le cadre de ces démarches.<br />
Quels sont les territoires où les conditions d’élaboration d’un proj<strong>et</strong> « stratégique » de<br />
territoire existent ou peuvent être réunies ? Comment les réunir ?<br />
3- <strong>La</strong> disparité des territoires <strong>et</strong> la nécessaire coordination de l’action territoriale<br />
Si l’obj<strong>et</strong> des lois Voyn<strong>et</strong> <strong>et</strong> SRU est d’établir des proj<strong>et</strong>s d’ensemble afin de programmer <strong>et</strong><br />
de planifier, il ne peut être question d’établir partout un proj<strong>et</strong> « stratégique ».<br />
Les trois lois induisent une logique d’emboîtement des niveaux territoriaux sans<br />
hiérarchisation précise, de la région au Pays en passant par l’agglomération <strong>et</strong> le territoire de<br />
SCOT, sans oublier les « grands territoires » de type DTA ou MIATT ou certaines échelles<br />
interurbaines, supracommunales <strong>et</strong> transfrontalières. Il est actuellement impossible de<br />
prévoir quelle recomposition en résultera ni avec quels acteurs décisifs <strong>et</strong> comment les<br />
coopérations entre niveaux finiront par se réguler. A priori chaque entité territoriale est<br />
autonome <strong>et</strong> peut revendiquer sa propre stratégie. Ce principe perm<strong>et</strong>-il pour autant de<br />
placer les Pays ruraux sur un même plan que les métropoles <strong>et</strong> les grandes agglomérations ?