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prospective et planification territoriales - La prospective

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PROSPECTIVE ET PLANIFICATION TERRITORIALES<br />

79<br />

- une action publique dans le registre spatial de moins en moins structurante pour les<br />

enjeux de société, avec pour corollaire le sentiment d’une nécessité de redresser le<br />

tir, voire de changer de politique ;<br />

- des politiques publiques perçues, dans de nombreuses situations, au travers<br />

d’inconvénients de plus en plus inacceptables pour l’opinion publique,<br />

- une visibilité brouillée de l’avenir <strong>et</strong> de l’impact de l’action sur c<strong>et</strong> avenir (il n’est<br />

plus tout à fait possible de lire le futur par extrapolation des tendances en cours) ;<br />

- des modes de régulation de la société (<strong>et</strong> de l’action publique) de plus en plus<br />

tributaires des facteurs sociétaux, économiques, écologiques <strong>et</strong> de facteurs exogènes<br />

(ou de contexte) au territoire (mondialisation, nouveau paradigme technologique,<br />

voire conséquences d’une transformation d’un nouvel ordre mondial) ;<br />

- une notion d’intérêt général implosée ou en cours de recomposition qui rendra plus<br />

opérationnel <strong>et</strong> plus concr<strong>et</strong> la notion de développement durable, dans le cadre du<br />

débat public <strong>et</strong> d’une démocratie plus participative. « <strong>La</strong> démocratie participative<br />

conciliée à la démocratie représentative, devient donc indispensable pour dégager<br />

un intérêt général 57 ».<br />

De façon générale, les certitudes prévisionnelles <strong>et</strong> fonctionnelles des années 60 à 80/90, la<br />

confiance dans les avis d’expert, se sont considérablement affaiblies.<br />

Les évolutions ont miné les certitudes <strong>et</strong> ont brouillé le cap final (les finalités à long terme<br />

de la <strong>planification</strong> des années 70 <strong>et</strong> 80) pour rendre obsolète la destination du long terme. <strong>La</strong><br />

notion de « la meilleure route possible en fonction des vents <strong>et</strong> des courants du moment »<br />

fondant l’idée d’un processus de « management stratégique » appuyé sur un document de<br />

« <strong>planification</strong> stratégique », a le plus souvent été abandonnée pour de la navigation à vue.<br />

C<strong>et</strong>te perte de points de repère nécessaires pour fonder des stratégies est largement induite<br />

par une autonomisation de la société <strong>et</strong> du sociétal par rapport aux cadres de l’action<br />

collective publique. De moins en moins les acteurs, notamment institués, les élus <strong>et</strong> les<br />

administrations, fixent les orientations <strong>et</strong> les modalités d’exécution en se servant de l’espace<br />

aménagé ou aménageable comme levier de l’action. De plus en plus, la société civile, à<br />

travers ses pratiques <strong>et</strong> ses comportements, « produit » l’espace <strong>et</strong> génère des conduites <strong>et</strong><br />

des jeux d’acteurs dans le champ collectif. Il s’agit d’un renversement progressif de la<br />

source de la dynamique collective. Du même coup, un nombre croissant d’acteurs publics,<br />

d’élus mais aussi de techniciens de l’aménagement, perdent leurs certitudes <strong>et</strong> leur<br />

assurance, ont l’impression d’un horizon flou, insaisissable, <strong>et</strong> se posent la question de la<br />

pertinence de leur action. Où va la société ? Que veut-t-elle ? Telles sont les nouvelles<br />

questions pour ces acteurs.<br />

A cela s’ajoutent les immenses potentiels de changement des facteurs d’environnement<br />

contextuel, l’arrivée à maturité d’un nouveau système technique <strong>et</strong> organisationnel dans le<br />

champ de l’économie <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> des désordres éco-systémiques planétaires engendrés par<br />

l’activité humaine. L’époque contemporaine est caractérisée par des crises de structure <strong>et</strong> de<br />

représentation qui brouillent les pistes <strong>et</strong> les systèmes de référence.<br />

57 Avis du Conseil Economique <strong>et</strong> Social, « Environnement <strong>et</strong> développement durable. L’indispensable<br />

mobilisation des acteurs économiques <strong>et</strong> sociaux », présenté par M. Claude Martinand, édition des journaux<br />

officiels, 2003.

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